A la suite de sa requête, apprend-on de source officielle, une équipe d’experts est attendue à Kinshasa dans les prochaines heures pour des discussions techniques.

Si la hauteur de cet appui budgétaire sollicité n’a pas été révélée, le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, a indiqué au président de la Banque africaine de développement (BAD), lors de la rencontre avec le secteur privé à Kinshasa, que la RDC espère résolument capitaliser les avancées politiques et les acquis économiques de ces dernières années.

Pour l’Exécutif national, cette démarche a pour objectif d’impulser, avec le concours de des partenaires bi et multilatéraux, une relance durable de l’économie congolaise.

BAD favorable à un appui budgétaire

« Après les efforts fournis pour financer, seul, sans appui extérieur, les processus électoral, notre pays a besoin d’une bouffée d’oxygène pour lui permettre de faire face aux nombreuses attentes de la population. Nous en profitons pour vous annoncer, Monsieur le président, que nous allons faire de même en direction de la BAD, en vous adressant aussi une requête pour un appui budgétaire. Nous vous disons, d’ores et déjà merci de l’attention que vous y accorderez personnellement », a déclaré le ministre des Finances.

Face à cette requête, le président Akinwumi Adesina, répondant à une question de Zoom Eco, a rassuré que la Banque africaine de développement (BAD) va considérer son appui budgétaire en collaboration avec les institutions de Bretton Woods avec qui la RDC travaille et que les discussions sont en bonne direction.

Evidemment, les conclusions préliminaires de la récente mission de consultations du FMI au titre de l’article IV en RDC ont été concluantes. Une fois adoptées par le Conseil d’Administration du Fonds, cela pourra sans nul doute ouvrir la voie à des négociations pour un programme formel avec le FMI.

Historique des appuis budgétaires

En juin 2017, le gouvernement congolais, sous le mandat de Joseph Kabila, avait sollicité des appuis budgétaires dans un contexte de afin de lui permettre de faire face aux difficultés économiques actuelles provoquées par l’effondrement des cours des matières première sur le marché mondial. C’est une fin de non-recevoir qui avait été réservée à la RDC par le FMI. La directrice générale, Christine Lagarde a conditionné cet appui par la stabilité politique.

Une année plus tôt, en 2016, la BAD avait aussi refusé l’appui budgétaire sollicité par Augustin Matata Ponyo, alors premier ministre. Très clairement, elle s’est dite incapable de fournir cet appui budgétaire au gouvernement congolais tant que l’avenir politique immédiat du Congo demeurait incertain face aux fortes tensions politiques de la période pré-électorale qui assombrissaient l’avenir proche et empêchaient les donateurs de répondre positivement à l’appel de la RDC pour une assistance appropriée.

Toutefois, la BAD avait réaffirmé sa disponibilité de continuer à allouer des fonds à l’infrastructure, l’agriculture et les projets d’intégration régionale.

En rappel, le dernier appui budgétaire obtenu par la RDC remonte de décembre 2009. Sous le mandat du premier ministre, Adolphe Muzito le Conseil d’administration du FMI avait approuvé l’accord triennal au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance(FRPC) en faveur de la RDC, pour un montant d’environ 560 millions de dollars américains. Et un programme formel avait été conclu sur trois ans. Cette bouffée d’oxygène était arrivée après six ans de long parcours.

Eric Tshikuma/Zoom-Eco


(ROL/Yes)