Femme d’Afrique Magazine : Parlez-nous brièvement de vous.

Chantal Palabina Alonda : Je suis ingénieure agronome. Avant d’arriver là, j’ai opté pour les humanités scientifiques  (biologie chimie), ensuite, Agriculture et élevage chez les jésuites à l’Institut Supérieur Agrovétérinaire (ISAU/ Kimwenza) où j’ai décroché mon diplôme de graduat. Je suis licenciée en agronomie (Ad), option phytotechnie à l’Université de Kinshasa. Outre cela, j’ai une Maitrise en master dans la protection des plantes à l’Unikin. Je suis mariée à Pascal Alonda, juriste,  avec qui nous avons eu quatre enfants dont deux filles et deux garçons.

Qu’est-ce qui justifie votre penchant pour l’agronomie ?

C’est mon père qui m’a inspiré puisqu’il est aussi ingénieur agronome. Voyez, j’ai passé mon enfance dans un centre de recherche au Kongo Central. Ma famille était déjà habituée aux champs. Nous pratiquions le système de Métayage avec les paysans de cette contrée, c’est-à-dire que ceux-ci nous offraient les terres et nous leur donnions des semences. Et au moment de la récolte, le partage se faisait à part égale, fifty-fifty (50/50).

Comment un ingénieur agronome peut-il œuvrer  pour le développement de son pays ?

CPA : Tout d’abord, il faut savoir que l’agronomie est l’étude de la terre, de la forêt et de la mer. Et un agronome est spécialiste en la matière. Il sait différencier les qualités de semences et de terrains et comment produire et multiplier une bonne semence. Il connait les normes pour un bon champ semencier et de quelle manière favoriser la création de plusieurs variétés des produits et à haut rendement. L’agronome sait comment combattre les maladies qui attaquent les semences. Et toutes ses connaissances mises en application vont développer le secteur agricole et combattre ainsi la faim dans un Etat.

Et pourquoi doit-on l’équiper ?

Ici, je dois marteler que le développement d’un pays passe par l’agriculture. Investir dans ce secteur, c’est sortir la population de la pauvreté et de la faim. La RDC a beaucoup d’espaces incultes, des terrains non exploités. Il y a des coins enclavés où évacuer les récoltes est un casse-tête. Certains produits pourrissent faute d’infrastructures. Jusqu’à ce jour, nos techniques de production sont anciennes. Nous ne disposons pas d’industries de transformation. Nos mamans utilisent encore la houe, alors qu’avec la modernisation, cela n’est plus d’usage. Dans une grande ville comme Kinshasa, il est inconcevable que seules les maraichères fournissent des produits agricoles, et à faible rendement. Cependant, mécaniser les ingénieurs agronomes, les équiper des nouveaux outils va relever le niveau de productivité agricole et sortir, de ce fait, le pays de la misère. Les gens préfèrent acheter les produits étrangers alors que localement on peut faire mieux.

Quelle est votre expérience ?

Dans ma carrière, j’ai eu la chance de bénéficier de plusieurs formations. En 2011, j’étais au Brésil pour une formation sur «  le développement rural ». En Zambie, j’ai obtenu une formation sur « l’inspection de semence, qualité d’une bonne semence, production et multiplication d’une bonne semence, et les normes pour un bon champ semencier ». A Lubumbashi, sur « la production des Maïs hybride et comment créer une variété à haut rendement et résistante aux maladies ». A Mbanza Ngungu, au Kongo central, sur « la production et les maladies de manioc, de Maïs et du riz ». En Ouganda sur « le leadership et le changement des mentalités des paysans ». Récemment, j’ai été en Corée du Sud pour «  la formation des pionniers sur la vulgarisation, le leadership et le changement des mentalités, comment être un bon vulgarisateurs des nouvelles techniques agricoles au près de s paysans et comment se comporter pour être un bon leader ».

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(CI/Yes)