Le chef de Mission du Fonds monétaire international (FMI) en République démocratique du Congo(RDC), Mauricio Villafuerte, a exprimé ses sentiments de satisfaction et a encouragé le gouvernement congolais pour les efforts accomplis dans le maintien du cadre macro-économique. Il s’est exprimé ainsi dans un communiqué sanctionnant la fin de la mission effectuée en RDC du 22 mai au 05 juin, parvenu jeudi à l’ACP.

Cette mission qui rentre dans le cadre de consultation au titre de l’Article IV pour la RDC, a noté que la stabilité macroéconomique de la RDC s’est consolidée en 2018, grâce aux politiques macroéconomiques prudentes mises en place depuis mi-2017, dans un contexte de forte détérioration des termes de l’échange et de chocs politiques ainsi que de retrait du soutien des donateurs.

C’est dans ce cadre, précise la même source, que la mission a  félicité le gouvernement  du fait que la croissance du PIB est passée  de 3,7 % en 2017 à 5,8 % en 2018, de même que la production minière a augmenté plus rapidement que prévu, sous l’effet d’une forte augmentation des prix du cobalt, qui a compensé le ralentissement de la croissance du PIB non extractif.

«En l’espace d’un an à peine, jusqu’en décembre 2018, l’inflation en glissement annuel est tombée de 54,7 % à 7,2 %, tandis que le taux de dépréciation du taux de change a fortement ralenti, passant de 31% à 2,7 %. Le déficit budgétaire de 2018 a été contenu à 0,1 % du PIB, contre un excédent de 0,5 % du PIB un an plus tôt, malgré des dépenses plus élevées occasionnées par la tenue des élections en décembre dernier qui ont été couvertes totalement par les ressources propres du gouvernement», ajoute la source.

La mission du FMI  note que la croissance du PIB devrait ralentir pour s’établir à 4,3 % en 2019,  à cause du ralentissement de l’activité minière dans un contexte d’affaiblissement des prix du cobalt. En revanche, la croissance de l’économie non minière ferait plus que doubler, en raison de la hausse des investissements publics et de l’optimisme post-électoral.

A moyen terme, la croissance globale avoisinerait 4 % sur la base des politiques actuelles, bien que la mise en œuvre des réformes structurelles doive stimuler la croissance, en particulier dans le secteur non minier. Après une nouvelle baisse à 5.5.% en 2019, l’inflation devrait se stabiliser autour de 5% à moyen terme.

Dans ce contexte, l’équipe des services du FMI a encouragé les autorités congolaises à accélérer l’adoption du projet de loi anticorruption et de la loi portant création d’une commission indépendante de lutte contre la corruption, en tant que mesures essentielles pour ancrer la crédibilité du gouvernement dans sa quête d’une croissance inclusive et soutenue de la RDC.

La RDC appelé à poursuivre les efforts afin d’augmenter les réserves

La mission du FMI a appelé le gouvernement de la RDC à fournir des efforts en vue d’augmenter les réserves internationales par rapport à leur faible niveau actuel d’environ trois semaines de couverture d’importation, ceci compte tenu des niveaux élevés de dollarisation du système  financier et de la vulnérabilité du pays aux chocs externes.

Les discussions entre les deux parties, poursuit la source, ont également porté sur la nécessité de continuer à renforcer les contrôles fondés sur les risques et la qualité des données financières, et de finaliser le cadre de la Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) pour améliorer davantage la stabilité financière.

Sur base des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui sera présenté au conseil d’administration du FMI pour examen et décision, sous réserve de l’approbation de la direction, conclue le communiqué.

ACP


(TN/Rei/GW/Yes)