Les foyers de tensions qui s'observent dans la région des Grands Lacs doivent disparaître. Pour ce faire, les responsables de services de sécurité des pays de Grands Lacs ont l'obligation de mettre leurs intelligences au service de leurs Etats respectifs. Les responsables de services de sécurité du Burundi, du Rwanda, de la Tanzanie et de la République démocratique du Congo se retrouvent à Kinshasa pour peaufiner des stratégies afin de mettre fin à l'insécurité dans la région des Grands Lacs. Présidée par le directeur de cabinet adjoint du président de la République, la cérémonie d'ouverture officielle a eu lieu le mercredi 5 juin dans l'auditorium de Kempinski Fleuve Congo Hôtel.

Pendant deux jours, les responsables de sécurité des pays de la sous-région réfléchissent sur des mesures collectives à mettre en place afin de donner un contenu à l'Accord-cadre d'Addis-Abeba. Ce, afin de cimenter les infrastructures matérielles et immatérielles pour le développement socio-économique, gage d'une paix durable de la sous-region. A l'issue de la réunion de Kinshasa, un communiqué final pourra être rédigé par les participants à l'attention de tous les dirigeants de la région. Dans son adresse, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi (MNS), Claude Ibalanky a circonscrit le cadre de cette réunion hautement stratégique. Pour lui, les participants ont intérêt à y accorder une importance capitale.

« Le succès de la lutte contre les forces négatives requiert de nos services de renseignement d'y concentrer davantage toute leur attention et leurs efforts dans une dynamique de collaboration plus expressive pour proposer des mesures qui s'imposent au bénéfice de la sécurité de nos territoires et celle de nos populations ainsi qu’en faveur de la matérialisation des projets d’intégration de proximité », a-t-il déclaré.

Pour sa part, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies dans les Grands Lacs, Juang Xia a invité les uns et les autres à tout mettre en œuvre pour tourner les décennies d'incertitude dans les Grands Lacs. « La paix, la sécurité et la stabilité sont les préalables du développement et en retour, le développement fortifie les bases de la paix, de la sécurité et de la stabilité. Votre région dispose d'un potentiel exceptionnel qui peut contribuer à une prospérité partagée pour tous les pays de la région. Je vous invite à vous dépasser et à trouver en vous la force de tourner la page de ces décennies d'incertitude pour donner une chance à

l'émergence de cette région dans l'intérêt de ces populations... », a indiqué Juang Xia. Par la même occasion, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies a invité les participants à « mettre de côté toutes divergences et à donner le meilleur eux-mêmes afin d'identifier les actions et initiatives concrètes susceptibles de contenir rapidement la menace et progresser vers une neutralisation complète des forces négatives ». La rencontre de Kinshasa est la troisième du genre qui se tient sur le sol congolais après celle de Goma en 2016 et une autre organisée en mai 2017 à Kinshasa. En mai 2017, les chefs de services de renseignements de la région de Grands Lacs, réunis à Kinshasa, avaient unanimement décidé de combattre les groupes terroristes qui sévissent dans la région. A l'issue des travaux, la présidence du Comité de coordination de services d'intelligence a été confiée à la RDC.

La rencontre de mai 2017 a accouché de trois grandes résolutions. Entre autres, le raffermissement des rapports entre les services, en vue de créer une synergie susceptible d'aider à la pacification de la région, notamment face aux groupes armés qui se muent de plus en plus en mouvements terroristes. Pour bon nombre d'observateurs, ces réunions des patrons de renseignements de la CIRGL constituent-un message fort à l'endroit des forces négatives qui écument depuis plusieurs décennies dans l'Est de la RDC.

ACP


(ROL/Milor/Yes)