Une courte prière de bénédiction du caveau funéraire a été dite par un abbé, proche de l’illustre disparu. Émotions, tristesses, caméras éteintes… La retransmission en direct de l’évènement a été interrompue. La mise en terre s’est faite dans l’intimité familiale à la N’sele, dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa. Même le président congolais, Dénis Sassou Nguesso qui a pris part au début de cette cérémonie aux côtés de son homologue, Félix Tshisekedi, a libéré le lieu.

C’est dans cette sobriété qu’ont pris fin les trois jours des funérailles réservées à Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017, à Bruxelles de suite d’une embolie pulmonaire. Bien avant cette mise en terre, le stade des Martyrs de la pentecôte à Kinshasa a vibré au rythme d’hommages. L’un des plus captivants est venu de l'actuel président par intérim de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabund. Dans un long récit, ce dernier a rendu un « hommage mérité et appuyé » à celui qu’il a qualifié de « grand maitre », Etienne Tshisekedi. « À l'instar d'un Gandhi, d'un Nelson Mandela, d'un Martin Luther King, le combat d'Étienne Tshisekedi était pour la dignité, la liberté et l'épanouissement de l'homme congolais », a-t-il rappelé.

L’autre moment d’émotion, c’est ce traditionnel « Kasala » (poème en langue luba), un chant funéraire dans la pure tradition luba, reprenant les hauts faits de l'illustre disparu, en associant son nom à ceux des personnalités du clan. Lorsqu’une dame sur la tribune égraine des phrases en luba, le stade s’est électrisé, amenant le public à accompagner les pas d’un homme en costume noir – sur la zone neutre – entrain d’exécuter les pas de danse au rythme du « Kasala ».

L’oraison funèbre a été dite par des petits-enfants d'Étienne Tshisekedi. Des survivants des « 13 parlementaires » lui ont aussi rendu hommage. Puis une messe a été dite par l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fridolin Ambongo. Ce dernier qui, dans son homélie, a rappelé la capacité les qualités d’Étienne Tshisekedi, affirmant qu’il était « un homme juste ». L’archevêque métropolitain s’est aussi adressé directement à son héritier politique et biologique, le président Félix Tshisekedi, présent dans la tribune officielle du stade. « Il vous revient de parachever l’idéal socio-politique de votre illustre père », lui a-t-il lancé.

Plusieurs invités ont pris part à ces funérailles, notamment les présidents zambien et centrafricain, de nombreux diplomates ainsi que l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro.

Dido Nsapu/MMC


(DNK/Yes)