Dans un document parvenu à DIGITALCONGO.NET, ce juriste de formation et Directeur d’une organisation liée aux Opérations de maintien de la paix de l’Onu (OMP), s’est étalé sur l’histoire ainsi que le rôle de plusieurs missions onusiennes à travers le monde.

En cette journée internationale de Casques bleus, Michel Kaboyi a invité les autorités congolaises à rétablir l’autorité de l’Etat dans l’Est du territoire congolais, en éradiquant toutes les forces négatives, à traduire les auteurs, co-auteurs et complices devant les instances compétentes. Lisez, in extenso, l’intégralité de sa réflexion.

CENTRE DE RECHERCHE SUR LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

LA PROTECTION DE POPULATIONS CIVILES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PAR LES CASQUES BLEUS : L’HISTOIRE DU TANDEM D’UN VOL A L’AMERICAINE

Le 29 mai n’est pas qu’une date. C’est le vestige en mémoire d’une histoire heureuse de la responsabilité de la Communauté internationale face aux affres alarmantes commis par les ennemis du genre humain et de tous ceux qui sont passés au trépas.

Si la première guerre mondiale a conduit à l’initiative de la Société des Nations et la seconde à celle de l’Organisation des Nations Unies, les défis d’après l’ONU ont conduit la reconfiguration de l’appareil sécuritaire de cette Organisation, devenue système et ordre internationaux.

Les opérations de maintien de la paix se sont révélées sans doute les plus ingénieuses devant les crises qui pesèrent sur la géographie de certains Etats ou de certaines régions du monde, signes avant-coureurs d’une longue guerre froide, dès 1948, année de la création de la première et plus ancienne mission de maintien de la paix dans le monde, l’ONUST. Ces faits constituant sans doute des actes de menace contre la paix, de rupture de paix ou d’agression comme encadrés et sanctionnés par le chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

Cette ingéniosité, fruit d’adaptation juridique, politique et diplomatique, ne se fût éprise que du pilier sécuritaire de l’ONU ; laissant ainsi de côté les aspects de droits de l’homme et de développement dans la conduite des opérations. Ceci s’est fait sentir dans les opérations menées en début des années 90, particulièrement avec le syndrome du « do something » qui y a émergé entre les nécessités de protection des civils et les priorités de sécurité.

En 1999, grâce à la Mission des Nations Unies en Sierra-Leone, soit une année avant la création en 2000 de la MONUC devenue ce jour MONUSCO, le Conseil de sécurité a intégré la protection des civils dans ses résolutions jusqu’à en faire un refrain difficile à cerner.

La République Démocratique du Congo, terre ornée du décor viager du drapeau onusien, rabâche, depuis deux décennies des promesses d’éradications des groupes armés et souches terroristes de la part de la Mission onusienne ; qui se plait à justifier la reconduction de son mandat par la persistance ou l’aggravement de la situation sécuritaire, ce malgré sa présence, au lieu de s’en déplaire. Même les impératifs de diminution de son personnel, qui est malheureusement essentiellement local qu’international, est plus imposée par des impératifs financiers que par de devoir accompli ou de sécurité améliorée.

Le Centre de recherche sur les opérations de maintien de la paix, en cette journée internationale de Casques bleus, invite les autorités à rétablir l’autorité de l’Etat, en éradiquant toutes les forces négatives, à traduire les auteurs, co-auteurs et complices devant les instances compétentes, particulièrement ceux qui utilisent la maladie à virus Ebola comme moyen de guerre non sans commettre des crimes contre l’humanité, à mettre hors d’état de nuire toutes les forces étrangères, notamment les FDLR, les ADF,… de renvoyer et/ou traduire en justice sans préavis tous les Mbororo qui utilisent la culture pastorale comme justification d’agression et de menace attentatoire à la paix et à la quiétude des peuples sédentaires du Haut et Sud-Uelé, qui traversent sans titre ni droit nos frontières frappées de porosité, pour ne se limiter qu’à cela.

Il invite les Nations Unies, à saisir le taureau par les cornes, en se revêtant de la tunique de pacificateur actif, dont Elles se sont souvent départi au profit de celle d’hypocrite équilibriste, en prenant pour priorité, comme énoncé dans son mandat, la protection des populations civiles ; en rédigeant notamment, comme le prêchait B. BOUTROS GHALI, sa pédagogie de la paix pour la RDC.

Le Centre de recherche sur les opérations de maintien de la paix exhorte enfin les populations congolaises, dans leurs diversités, de faire confiance aux autorités établies, en faisant d’elles ses premiers collaborateurs dans la lutte contre les forces négatives, car seule une bonne collaboration peut favoriser une nette protection.

Michel KABOYI

Directeur du Centre de Recherche sur les Opérations de Maintien de la Paix (COP)


(DNK/TN/Yes)