C’est le ministère de la Santé qui l’annonce dans son dernier communiqué consacré à l’épidémie. Particulièrement touchés, les personnels de la zone de santé de Musienene dans le Lubero où, conséquence grave, plusieurs centres de santé ont tout simplement été obligés de fermer.

Menaces verbales, appels téléphoniques ou tracts appelant à la violence contre eux, les médecins et infirmiers du Lubero vivent dans un climat d’« angoisse », selon le président de la société civile du territoire. À Musienene, par exemple, au moins trois centres de santé ont déjà fermé après que leur personnel a dû fuir en urgence.

Groupes armés

Ce jeudi, au cours d’une réunion, les infirmiers de cette zone de santé ont tous menacé de faire « grève » si les autorités ne font pas le nécessaire rapidement pour que cessent ces menaces. « On ne connaît pas l’origine exacte des menaces », explique George Kasongo, le président de la société civile sur place, mais dans certains tracts, référence est faite à des groupes armés, nombreux dans la zone, d’où l’inquiétude qui grandit.

Ces fermetures de centre de santé ont non seulement un impact sur la propagation d’Ebola mais aussi sur tout le système de santé. À Musienene, une femme enceinte doit parfois parcourir jusque 40 kilomètres de route en très mauvais état pour trouver des soins sans oublier le paludisme. Maladie pour laquelle une partie des habitants a déjà déserté les centres de santé, craignant parfois une attaque, mais le plus souvent d’être suspecté d’avoir contracté Ebola et conduit dans un des centres de traitement de l’épidémie, perçus comme des mouroirs par une partie de la population.

Ebola a tué 1 204 personnes

Au total, 132 attaques contre des structures sanitaires, faisant quatre morts et trente-huit blessés parmi les patients et agents de santé, ont été recensées depuis le début de cette épidémie. Plus de 1 240 personnes sont décédées, atteintes par la maladie d’Ebola depuis le 1er août 2018 en RDC.

RFI


(ROL/Yes)