Sur la table des discussions la question du gouvernement et la gestion des ambitions au sein de la coalition. La nomination du Premier ministre serait imminente ; les deux personnalités s’étant mises d’accord sur une personnalité qu’on présente comme originaire du Grand Katanga. La répartition des postes au sein du gouvernement prévoit 80% pour le FCC et 20% pour le CACH. Néanmoins, la gestion des ministères de souveraineté pose encore problème.

Le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila, se sont encore revus au début de cette semaine. C'est dans sa ferme de Kingakati, dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa, que Joseph Kabila a reçu son hôte, le président de la République. Partenaires dans la coalition au pouvoir, les deux leaders ont pris, depuis un temps, le soin de se voir de temps en temps pour baliser la voie en vue d'une gestion apaisée des ambitions. En réalité, c'est au nom de cette difficile gestion des ambitions que le chef de l'Etat peine, quatre mois après son investiture, à nommer un Premier ministre. A Kingakati, le président Félix Tshisekedi et Joseph Kabila se sont longuement parlé, loin de leurs conseillers respectifs.

Selon des indiscrétions la rencontre est parvenue à faire bouger des lignes dans le sens de la formation du prochain gouvernement. Le nom du Premier ministre, rapporte-t-on, ne ferait plus l'objet de dissensions insurmontables. L'on sait néanmoins que le prochain chef du gouvernement est le choix de Joseph Kabila. Contrairement à tous les pronostics, l'heureux élu ne serait pas actif dans les rangs du PPRD, le parti de Joseph Kabila. Une chose est sûre : il est originaire du Grand Katanga.

Ça coince sur le partage

Si le dernier-tête-à-tête entre les deux chefs de file du Cap pour le changement(CACH), Félix Tshisekedi, et du Front commun pour le Congo(FCC), Joseph Kabila, a permis de trouver un nom pour le poste de Premier ministre, il reste néanmoins que la nomination de ce dernier reste suspendue à l'issue des pourparlers sur le partage des postes au sein du gouvernement. Plusieurs sources de CACH et du FCC sont formelles : 20% des postes reviendront aux deux chefs de familles qui désigneront des animateurs en raison de 10% à chacun d'eux. Les 80% restants, redevenus 100%, seront partagés entre le FCC(80% des postes) et Cach (20%).

Le partage des ministères de souveraineté n'a pas encore trouvé de solution définitive. Des indiscrétions recueillies dans les couloirs de deux camps, il ressort que le FCC ne voudrait pas transiger sur sa gloutonnerie. S'il est quasiment sûr que le ministère de l'Intérieur reviendra à CACH, des hésitations persistent sur la Défense nationale et les Affaires étrangères.

Il apparaît de plus en plus certain que CACH opterait pour les Affaires étrangères quitte à avoir un vice-ministre de la Défense. Le vrai couac se trouve au niveau du ministère d'Etat de la Justice. Les deux camps ne s'accordent toujours par sur son attribution. Si un accord est trouvé sur les ministères des Finances (FCC) et du Budget (CACH), les Mines ont aussi fait l'objet de nouvelles prétentions du camp présidentiel. Ce qui a été mal vu parce que pour le FCC le Code minier révisé ne peut plus faire l'objet de réforme à ce stade.

L'autre pomme de discorde est les quatre vice-Premiers ministres. Selon la clé adoptée par les deux leaders, l'on sait qu'un poste reviendra à l'UDPS, un deuxième au PPRD, un troisième à l’AFDC. Quant au 4ème, le regroupement AAB, membre du FCC, le convoite. Ce que rejette l'UNC de Vital Kamerhe. Les derniers réglages sont en cours.

L'option de nommer d'abord le Premier ministre et poursuivre les discussions semble prendre le dessus sur celle d'un arrangement global.

Des discussions portent aussi sur le bureau du Sénat. Là aussi, des divergences notables ont apparu sur, notamment, la réplique de la répartition de l'Assemblée nationale. Le PPRD, qui manifeste également des ambitions pour le perchoir de la Chambre haute du Sénat, est farouchement opposé à ce que les alliés de l'UDPS prennent des postes importants qui ne cadrent pas avec leur poids politique au Sénat.

S'il est acquis que le perchoir du Sénat reviendra au FCC, la bataille est rude entre le PPRD et l'AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo qui ne cache pas ses ambitions pour ce poste.

Le Potentiel


(TN/Milor/Yes)