Faut-il polémiquer ? Le fait est que la déclaration de Delly Sesanga et Claudel Lubaya de lundi 13 mai fait débat. Saisissant la balle au bond, Jean-Claude Vuemba demande aux présidents d'Envol et de l'UDA originelle de tirer les conséquences de leur discours. En clair, le député Ne Kongo les prie de quitter « Ensemble pour le changement », la plate-forme de Moïse Katumbi, créée en mars 2018 à Johannesburg en Afrique du Sud.

Le président du MPCR (Mouvement du peuple congolais pour la République) estime que ça fait désordre de voir ces personnalités déclarer ne pas appartenir à Lamuka et continuer à être dans « Ensemble ».

« Delly Sesanga ou Claudel Lubaya ont très bien manifesté tout au long de la campagne électorale qu'ils ne soutiendraient pas le candidat de l’opposition, Martin Fayulu, et qu'ils allaient soutenir celui du CACH, Félix Tshisekedi. Le leader de « Ensemble » se retrouve être le coordonnateur de Lamuka. Donc, ils ne peuvent pas être dans Lamuka et soutenir Katumbi », s'est exprimé Jean-Claude Vuemba sur la radio Top Congo.

Lors des élections générales du 30 décembre 2018, les originaires de Luiza et Kananga avaient battu effectivement campagne dans leurs terroirs en faveur de FATSHI pour des raisons paroissiales. Parce qu'au Kasaï, quand on n'est pas avec Tshisekedi on a trahi. Ils n'avaient pas d'autre alternative. Mais ce faisant, Sesanga et Lubaya avaient rompu avec leur chef de file qui est Katumbi qui soutenait Martin Fayulu.

Pour nombre d'observateurs, de la même manière qu'ils avaient dit à haute et intelligible voix pendant la campagne électorale qu'ils soutenaient Félix Tshisekedi, ils sortiraient grandis aux yeux du monde en entrant dans la famille politique Tshisekediste. En créant par exemple un groupe d'obédience de FATSHI.

Il en va de même pour le leader du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza qui a tenu des propos similaires par rapport à Lamuka. Il n'est pas opposant à Fatshi, il a enterré Lamuka, mais affirme mener le combat aux côtés de Katumbi dans « Ensemble ». Ca fait désordre. Or Katumbi, au cours de l'interview qu'il a donnée à RFI et France 24, dit avoir pris acte de la proclamation de Félix Tshisekedi comme président élu de la RDC par la Cour constitutionnelle. Et s'inscrit désormais dans l'opposition républicaine.

La position de Katumbi met à nu un certain tiraillement découlant de l'émergence de deux " tendances dans la plate-forme Lamuka. Une tendance radicale voire « jusqu'-auboutiste » incarnée par Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba, Freddy Matungulu et Adolphe Muzito - et une autre tendance plus "conciliante", représenté par Moïse Katumbi Chapwe et Antipas Mbusa Nyamwisi. La première continue de tenir le discours de « vérité des urnes ».

Quant à l'aile « ouverte au compromis », incarnée par Moïse Katumbi, on veut aller de l'avant, reconstruire le pays. « Le plus important pour nous, c'est aller de l'avant. Nous serons dans l'opposition pour défendre la population congolaise. La reconstruction de notre pays, c'est le plus important », s'est exprimé le leader « Ensemble ». En un mot comme en cent, l'heure du choix a sonné pour certains lieutenants de Katumbi qui désavouent Lamuka.

Didier Kebongo/Forum des As


(TN/TH/GW/Yes)