Les délégués de la présidence de la république, les membres du gouvernement, précisément le ministre d’Etat et ministre en charge du Budget Pierre Kangudia, le ministre délégué à la Primature et ministre a.i de l’Agriculture Tshibangu Kalala, ainsi que les membres de la société civile et d’autres partenaires de la RDC ont pris part à cette rencontre.

Ce rapport a été présenté par l’économiste en chef de la RDC, Franck M. Adoho, représentant le directeur pays en mission, Ahmadou Moustapha Ndiaye. Ce document sur l’évaluation de la pauvreté vise à mieux comprendre les changements dans les résultats de la RDC en matière de pauvreté entre 2005 et 2012. En particulier, il décrit l’évolution de la pauvreté et des inégalités et les principales caractéristiques de la pauvreté dans le pays. Il tente également d’identifier les facteurs clés à l’origine des changements observés et analyse certaines considérations politiques.

Ce rapport note qu’en dépit du fait que pendant la période allant de 2005 à 2012, la RDC a connu une croissance économique spectaculaire, la réduction de la pauvreté a été modérée et le nombre de pauvres a augmenté. L’incidence de la pauvreté au niveau national a diminué de 5,3 points de pourcentage. La proportion de personnes vivant dans la pauvreté a chuté de 69,3% en 2005 à 64% en 2012.

Il ressort de cette évaluation de la Banque mondiale que les régions n’ont pas toutes connu une réduction de la pauvreté entre 2005 et 2012. En 2012, les ménages de certaines provinces sont devenus plus pauvres qu’en 2005. Dans les provinces du nord-est (Orientale et Nord-Kivu), tous les indicateurs de pauvreté se sont améliorés, ce qui a permis de réduire l’incidence de la pauvreté et le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (724 506). Cependant, les conditions de vie se sont dégradées dans les provinces du Kasaï et du Maniema, où l’incidence, l’ampleur et la gravité de la pauvreté ont augmenté entre 2005 et 2012. L’effondrement du secteur minier et des conditions sécuritaires expliquent la pauvreté rampante au Kasaï.

S’agissant du profil des pauvres, l’étude démontre qu’ils vivent dans des grands ménages avec des ratios de dépendance élevés. En moyenne, les ménages congolais pauvres ont presque deux fois plus d’enfants que les ménages non pauvres. La taille moyenne des ménages les plus pauvres était de 7, contre 4 pour les plus riches.

Où vivent les pauvres ?

L’incidence de la pauvreté est supérieure à 60% dans la plupart des régions de la RDC. La plus forte incidence se situe dans les régions du centre et du nord-ouest. Kinshasa et les autres zones urbaines enregistraient des taux de pauvreté moyens plus bas, tout comme les zones situées le long de la frontière est, en particulier dans l’extrême nord-est.

Le rapport note que la répartition du nombre de pauvres varie considérablement d’une région à l’autre. Les provinces de Kinshasa, du Sud-Kivu, du Kwilu, de Lomami et du Nord-Kivu comptent le plus grand nombre de pauvres. Ensemble, les provinces de Kinshasa, du Sud-Kivu, du Kwilu et de Lomami représentent 33% de la population pauvre de la RDC ( millions de personnes). Certaines provinces, telles que Sankuru, Tanganyika, Mai Ndombe, Mongala et Bas Uele, enregistrent des taux de pauvreté moyens élevés, mais en raison de la faible densité de population, le nombre total de pauvres dans chacune de ces provinces est inférieur à celui des autres provinces.

Considérations politiques

L’Evaluation de la pauvreté a confirmé que la pauvreté reste généralisée en RDC malgré les abondantes richesses en ressources naturelles et les taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde. Cela indique clairement que la croissance économique n’a pas été inclusive. Dans la mesure où le pays reste également vulnérable aux chocs politiques et sécuritaires. A elle seule, la RDC héberge l’ensemble des populations pauvres de la Tanzanie, de l’Ethiopie et du Madagascar. Cette situation devrait interpeller les décideurs politiques congolais.

Théodore Ngangu Ilenda/MMC


(TN/PKF)