« Le temps de l’impunité tant décrié est révolu », martèle le président de la République dans son discours d’ouverture des travaux du séminaire de cadrage des missions des gouverneurs et vice-gouverneurs débuté ce lundi 13 mai à Kempinski Fleuve Congo Hôtel, dans la ville de Kinshasa.

« Avant toute chose, je voudrai vous rappeler que vous êtes les dignes représentants du président de la République dans vos provinces respectives. Ceci vous oblige d’adopter, dans la gestion de vos entités respectives, un comportement exemplaire », a indiqué Félix Tshisekedi.

Félix Tshisekedi a fait savoir aux nouveaux gouverneurs élus qu’ils ont l’obligation d’élaborer des programmes respectifs qui seront adoptés par les Assemblées provinciales en intégrant la vision qui vise le développement intégral du pays.

« En d’autres termes, explicite le chef de l’Etat, l’Homme sera au centre de toutes vos actions dans les différents domaines de la vie. »

Il dit compter sur chaque gouverneur afin qu’à l’issue de son mandat de cinq ans en tant que président, il apporte le changement tant promis au cours de sa campagne électorale. Félix Tshisekedi dit également ne ménager aucun effort pour atteindre « ces nobles objectifs en inculquant à toutes les institutions de la République les valeurs républicaines qui seront de stricte observance. »

Profitant de ce moment, il a réaffirmé son hostilité aux « antivaleurs qui minent les institutions » et constituent, selon lui, « des obstacles à tout effort de développement ». A cet effet, il promet de combattre avec la dernière énergie le détournement des derniers publics, la corruption, le tribalisme, le népotisme, la concussion, l’incivisme et le clientélisme… Et cela, en brandissant les exemples des mandataires publics et ministres déjà frappés pour avoir continué à charrier ces antivaleurs dans leur gestion de la chose publique. Insistant que le temps de l’impunité tant décrié est révolu. « Vous êtes élus pour servir le peuple d’abord et le reste immédiatement après… », lance le président de la République aux nouveaux patrons des provinces.

Il leur a aussi transmis sa vision qui, selon lui, se repose sur 4 axes stratégiques, à savoir l’Homme, la croissance économique, la bonne gouvernance et la société… Ces 4 axes sont le socle d’un éventail de défis à relever, notamment le changement climatique.

Face à ce tableau, il a rappelé la lourdeur de la tâche qui attend les nouveaux gouverneurs, notamment la précarité de la population dans les provinces, la multiplicité des services au niveau des frontières au lieu de 4 services reconnus par la loi et les tracasseries de tout genre.

Il a garanti à ces nouveaux élus son total soutien et veillerait, dit-il, à ce que la rétrocession des fonds destinés aux provinces soit effective. Il souhaite par ailleurs une évaluation trimestrielle de chaque gouverneur : « Je voudrai qu'un contrat-programme soit conclu entre vous et l'Exécutif national, qui me permettrait d'évaluer les performances de chacun de vous, en vue de me donner la possibilité de bien sanctionner votre gouvernance après chaque évaluation trimestrielle », a-t-il déclaré.

Ce séminaire qui porte sur sa vision et ses orientations sur la gestion de la territoriale durera 3 jours. Les gouverneurs et leurs vices vont, pendant ces travaux, plancher notamment sur l’organisation territoriale et administrative des provinces, les institutions politiques provinciales et leurs compétences ainsi que comment concevoir le programme du gouvernement provincial.

Parmi les sujets du séminaire, il est aussi prévu le mécanisme de contrôle de la province et la coopération interprovinciale. Il s’agira, à cet effet, de comprendre comment les provinciales collaborent pour ne pas évoluer à vase clos.

Bien avant l’intervention de Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur intérimaire, Basile Olongo a formulé une demande d’allocation des fonds équivalent à 5 millions de dollars afin d’accélérer le développement de chaque entité territoriale décentralisée. Un fonds qui, selon lui, ne dépasserait pas l’équivalent d’un milliard de dollars pour l’ensemble des entités territoriales de la République démocratique du Congo.

Dido Nsapu/MMC


(DNK/Yes)