L’Assemblée provinciale a adopté, ce 7 mai, à la majorité de ses membres, la résolution de mise à la disposition de la justice du ministre provincial des Finances du gouvernement sortant pour « détournement de deniers publics ».

L’étau est en train de se resserrer de plus en plus sur le ministre provincial des Finances de la ville de Kinshasa, un des bras droits de l’ancien gouverneur, André Kimbuta.

L’intéressé n’a pas du tout convaincu les députés provinciaux qui attendaient de lui des explications claires, en rapport avec les faits de megestion mis à sa charge par son interpellateur, le député Didier Tenge Litho.

Au cours de la plénière de l’Assemblée provinciale de Kinshasa (APK) du 6 mai, le ministre incriminé, faisant l’objet d’une procédure de contrôle parlementaire, n’a pas pu justifier le surendettement actuel de la capitale auprès de plusieurs banques de la place où ont été ouverts des comptes parallèles ou fictifs, encore moins les arriérés de salaire des ministres provinciaux, des membres de leurs cabinets, des fonctionnaires de l’Assemblée provinciale ainsi que ceux rattachés à l’administration de la ville.

L’ouverture, par la ville, d’une ligne de crédit bancaire frôlant les quatorze millions de dollars, fait jaser. Non convaincu des réponses fournies par Guy Matondo, le député Didier Tenge Litho s’est finalement résolu de transformer son interpellation en motion de défiance, proposant dans la foulée que le ministre soit traduit en justice.

Entre-temps, le bureau de l’APK a initié une résolution de sa mise en accusation devant la Cour de cassation car « les faits mis à sa charge sont très graves ». La résolution a été adoptée séance tenante sans broncher par la majorité des députés provinciaux.

La voie est donc tracée pour que le ministre finisse son aventure derrière les barreaux, au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa. Pour le numéro 1 de l’APK, tous les acteurs concernés dans la gestion calamiteuse de la ville seront traduits en justice, quel que soit leur rang.

En attendant, c’est sous les huées de la foule que le ministre Guy Matondo a quitté, sous escorte policière, le siège de l’APK pris d’assaut par des agents de différents cabinets ministériels du gouvernement provincial, venus lui réclamer plus de trente mois d'arriérés de salaire.

Il a fallu l’intervention de la police pour l'extirper des griffes de ses pourfendeurs.

Alain Diasso/Le Courrier de Kinshasa


(ROL/Yes)