Les images ont été diffusées par la télévision publique dans l’après-midi. Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président, Mohamed Médiene, l’ancien chef des services de renseignement, et Athmane Tartag, celui qui l’a remplacé jusqu’au départ d’Abdelaziz Bouteflika. Tous les trois accompagnés d’hommes aux visages floutés, montant les marches du tribunal militaire.

Un juge d'instruction militaire a ordonné le placement en détention provisoire des trois hommes. « Pour les besoins de l'enquête, le procureur militaire (...) a chargé un juge d'instruction militaire d'entamer la procédure d'instruction, et après mise en inculpation, ce dernier a rendu des mandats de placement en détention provisoire à l'encontre des trois prévenus », est-il précisé dans le communiqué du parquet militaire.

Ils sont accusés d’« atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État ». Des chefs d’inculpations similaires aux critiques exprimées par le chef d’état major Ahmed Gaid Salah, pendant ses discours des dernières semaines, ce qui confirme qu’il s’agit d’une nouvelle étape dans la stratégie du nouvel homme fort de l’Algérie. Selon le code de justice militaire, les trois hommes qui étaient parmi les plus puissants du pays, risquent de 5 années de prison à la réclusion à perpétuité.

L'incarcération de ces trois ex-dignitaires du régime intervient deux jours après le 11e vendredi de manifestations massives contre le pouvoir lors desquelles les Algériens réclament le départ de toutes les figures du système.

Saïd Bouteflika, 61 ans, était considéré comme le véritable numéro 1 de l'exécutif algérien après l'accident vasculaire cérébral de l'ancien chef de l'État en 2013. Il a conseillé son frère pendant 10 ans. À ce titre, il est l'une des figures honnies des manifestants.

RFI


(Yes)