L’organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information de la République démocratique du Congo (RDC), Freedom for journalist (FFJ) a appelé les médias à cesser de désinformer l’opinion au regard de son rôle d’instrument de la démocratie, à l’occasion de la commémoration de la journée de la Presse.

«Les médias ont le devoir de recueillir toutes les sources émanant de différents courants sociopolitiques pour prétendre promouvoir la démocratie. Ne pas le faire équivaut à créer des clivages et à désunir les communautés», indique  Freedom for journalist, dans un document publié à l’occasion de cette journée. Pour FFJ, le traitement responsable de l’information a cédé, avec la naissance de nouveaux médias, à la désinformation avec l’objectif de manipuler l’opinion sans en mesurer les conséquences.

« On ne peut prétendre accompagner la démocratie avec des médias manipulateurs de l’opinion », a-t-il souligné, avant d’appeler les dirigeants à donner aux médias une législation qui favorise un journalisme indépendant, nécessaire pour contribuer à cimenter la démocratie, la loi sur la liberté de la presse en RDC ne permettant pas une telle éclosion.

«Face aux menaces, les journalistes s’autocensurent par peur des représailles, ce qui ne permet nullement au public d’avoir l’information », a-t-il encore souligné. Pendant les élections de 2018 en RDC, certains médias ont excellé dans la désinformation de l’opinion, attitude dictée par de puissance d’argent au mépris de toute déontologie du journaliste, a révélé FFC ajoutant que  d’autres, cependant, ont pu garder la ligne de noblesse de la profession d’informer en contribuant ainsi à l’éclosion d’une société congolaise de la contradiction, indispensable dans une démocratie.

Selon le monitoring de FFC, pendant les élections générales dans le pays, environ 30% des médias ont excellé dans les « Fake news », des fausses nouvelles qui, à tout moment, pouvaient faire pourrir le contexte congolais, déjà gagné par des rivalités sociopolitiques. Beaucoup de médias, a-t-il ajouté, n’allaient pas à la source, mais se complaisaient à inventer des faits qui, au finish, s’avéraient faux. FFJ est, en outre, d’avis que le contexte sécuritaire et légal de la presse en RDC ne donne pas de garanties nécessaires à l’exercice d’une presse indépendante. Le journaliste a peur de dire la vérité pour ne pas être pris à partie par des bourreaux et être jeté en prison pour  » diffamation « 

« Dans ce contexte, le journaliste est dépouillé d’une réelle responsabilité et indépendance d’exercice de son métier. Il ne saura aucunement aider à cimenter la démocratie et à accompagner tout processus électoral », conclut la source. 

ACP


(TN/Milor/GW/Yes)