Placée cette année sous le thème « Zéro paludisme. Je m'engage », la 12ème journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMP 2019) a été célébrée hier jeudi 25 avril par la communauté internationale. A Kinshasa, le ministre de la Santé publique et les acteurs de la lutte contre le paludisme se sont donné rendez-vous sur le campus de l'Académie des Beaux-Arts (ABA), à Kinshasa/Gombe, pour commémorer et dresser l’état des lieux contre le fléau du paludisme en RDC. A cette occasion, le ministre de la Santé publique a déclaré que la célébration de cette 12ème JMP rappelle la souffrance véhiculée par le paludisme avec sa cohorte de dépenses et de décès inacceptables, car évitables.

Le paludisme, a-t-il enchainé, est le 1er motif de morbidité, d'hospitalisation et de mortalité dans le pays. Ainsi, cette pathologie a tué silencieusement au cours de l'année 2018, plus de 18 mille personnes en RDC sur plus 18 millions de cas de paludisme dont 16 millions de cas de paludisme simple et plus 1,8 million de paludisme grave, soit près de 10%. Ces chiffres sont effarants et doivent interpeller la communauté nationale.

C'est donc dans ce sens qu’il faut inscrire la manifestation du jour qui incite à la prise de conscience et à l’action urgente. C'est justement parce qu’il fallait agir contre cette pathologie que le gouvernement de la République s'est engagé, par le biais du ministère de la Santé, à garantir l'accès universel aux interventions clés dans la lutte antipaludique pour tous les habitants du pays.

Le Programme national pour le développement sanitaire, recadré pour la période 2019-2022, dans l’objectif de l’atteinte de la couverture sanitaire universelle à l'horizon 2030, a-t-il rappelé par ailleurs, met l'accent sur l’amélioration de l'offre des soins pour les femmes et les enfants ainsi que les interventions prioritaires pour lutter contre les grandes endémies dont le paludisme.

Aussi soutient-il qu'à travers les interventions du PNLP, le gouvernement et ses partenaires ont mis à disposition des moyens nécessaires pour que plus 14 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action soient distribuées gratuitement en 2018 dont près 11 millions lors des campagnes organisées dans 7 provinces.

Par ailleurs, pré 2,5 millions de femmes enceintes ont bénéficié de 2 doses Fansidar et près de 2 millions d’autres en ont bénéficié jusqu'à la 3è dose, soit respectivement 68% et 51% des femmes ayant utilisé les services de consultation prénatale. Le ministre est aussi d'avis qu'à ce jour, les prestataires sont suffisamment formés sur la prise en charge du paludisme simple et grave. Les médicaments et les Tests de diagnostic rapide (TDR) sont disponibles, accessibles et gratuits dans les structures sanitaires publiques. La malaria peut donc être vaincue.

Engagement participatif

Mais le ministre pense qu'il faut redoubler des efforts pour éliminer durablement le palu de notre pays. Et pour cela, chacun à son niveau doit s'engager. C'est le sens du slogan pays «Je m’engage pour zéro cas de paludisme dans mon ménage » qui fait écho au thème mondial «Zéro paludisme, je m 'engage ». Cet engagement doit se traduire dans les faits et dans les actes au quotidien.

Ce qui sous-entend que nous devons lutter contre le paludisme en adoptant un nouveau comportement qui doit se matérialiser par la participation des ménages, familles et communautés à la lutte contre le paludisme.

Pour ce faire, nous devons nous assurer que notre environnement domiciliaire est péri domiciliaire ne sert ni d’abri, ni de gîte de reproduction aux moustiques. Nous devons dormir et faire tous les membres de notre famille, pendant toutes les nuits et durant toute l’année, sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d'action.

Nous devons tous bien connaître les signes de la malaria et nous présenter au centre de santé ou site des soins le plus proche pour recevoir un traitement approprié conforme à la politique nationale de lutte antipaludique. Et enfin, nous devons nous assurer que les femmes enceintes se rendent auprès des services de la CPN, dès les signes de grossesse, afin d’y recevoir conseils et médicaments centre le paludisme en vue de se protéger et protéger la vie du fœtus.

Le ministre estime enfin que la réussite de cette lutte passera par l'engagement individuel et collectif. Il faut, pour faire, impliquer les leaders de base, chefs de rue, leaders dans les villages, chefs de quartier aux hommes d'églises..., ceux-là qui encadrent nos ménages où surviennent tous les cas de fièvre. Il faut aussi approvisionner les sites des soins communautaires (SSC) et les CS proches de nos communautés. Il faut organiser la communication à tous les niveaux, encourager le relais communautaires, le dialogue communautaire, utiliser les médias communautaires pour davantage sensibiliser.

ST Augustin K./Le Potentiel


(TN/TH/GW/Yes)