Mais à l'interne, la scission est totale. Qui finance ses tournées euro-américaines ? Est-ce avec le consentement de ses pairs qu'il s'envoie tous les jours pour la poursuite de sa démarche de la vérité des urnes, bien que vidée de son sens ? Est-ce que le souhait de transformer Lamuka en plate-forme politique trouvera gain de cause ? Obtiendra-t-il du monde à son prochain meeting annoncé pour le 28 avril à Kinshasa ? Ce sont-là autant de questions que les Congolais se posent. Ce n'est plus une accusation, Martin Fayulu Madidi est la principale cause de la dislocation de Lamuka.

Le député national et opposant congolais Jean-Claude Mvuemba a pris l'option de quitter Lamuka, pour soutenir l'actuel président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L'annonce a été faite hier au cours d'un point de presse qu'il a tenu à Kinshasa.

Ainsi, après le patriarche Gabriel Kvunqu de l'Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC) et d'Ensemble pour le Changement Chef à Moïse Katumbi, c'est le tour de Jean-Claude Mvuemba. Président du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR) qui pense que la coalition Lamuka nn’a plus sa raison d'être. Ceci parce que les élections du 30 décembre 2018 ont déjà eu lieu, et qu'il y a déjà un Chef de l'Etat à la tête de la RD Congo. Et pour Mvuemba : «Lamuka est vidé de toute sa substance ». Il en appelle ainsi à tous les différents partis politiques qui composent cette coalition à se positionner par rapport à son idéologie, car lui déjà a choisi Félix Tshisekedi, et se dit preneur d`un poste ministériel dans le futur Gouvernement de la République.

« S'il y a un Premier ministre qui répond à l`idéologie du MPCR et qui a le profil d'un serviteur du pays, je ne vois pas pourquoi je priverai le parti d'un poste ministériel des lors que moi-même je serai député provincial cinq ans au Kongo Central », a déclaré Jean-

Claude Mvuemba au cours de sa conférence de presse d'hier.

Poursuivant, il affirme que l'autre défi de son parti, c'est la lutte contre la haine tribale qui menace l'unité du pays depuis les dernières élections, et dont plusieurs acteurs de Lamuka seraient à la base. Ainsi pour Mvuemba, il faudrait se liguer à nouveau comme un seul homme pour mettre fin à ce fléau.

Outre Jean-Claude Mvuemba, l'on a constaté le rapprochement du RCD-KML de Mbussa Nyamuisi vis-à-vis du Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi. Ils étaient nombreux hier mardi 16 avril 2019 à l’aéroport pour accueillir le président de la République qui est en visite à Béni.

Pour la plupart des militants du RCD-KML, ils ont obéi au mot d'ordre du chef de leur parti, Mbusa Nyamuisi, ce grand leader de Beni, en quête d'une paix durable dans l'Est de la RDC. Pour certaines indiscrétions, rien n'empêche à Mbusa de se rallier à Félix Tshilombo, surtout que si ce dernier arrive à satisfaire les attentes des fils et fils de Béni, Butembo et tous les autres coins du Nord-Kivu longtemps plongés dans la guerre.

Tout se résume par le pardon présenté par les ressortissants de Beni au. Chef de l’Etat, et de leur engagement à l’accompagner pour la restauration d’une paix durable dans l'Est du pays.

Le silence constaté d'Eve Bazaïba

Ce n’est pas parce qu’elle a lamentablement échoué aux dernières élections des gouverneurs et vice-gouverneurs dans sa province d'origine, la Tshopo, que l'opposante Eve Bazaïba ne parle plus. L’ancienne de l'Udps a pris ses recules pour examiner en solo la situation politique du pays et pour enfin montrer sa vraie position.

Faudra-t-il continuer avec le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), parti politique membre de la coalition Lamuka ? Eve Bazaïba, alors Secrétaire général du parti cher à Jean-Pierre Bemba, qui était toujours aux côtés de Martin Fayulu lors de la campagne électorale, et même après les élections du 30 décembre dernier, ne dit plus rien quant à son avenir politique. Cette dame forte qui fait partie des Femmes Leaders Africaines veut plutôt intensifier sa lutte politique dans le cadre de la promotion des droits de la femme, et de sa participation politique, surtout dans les instances des prises des décisions. Et si Bazaïba n'a pas pu convaincre les députés provinciaux pour voter en sa faveur en tant que gouverneur, la députée nationale pousse peut-être très loin ses idées. Pourquoi ne pas revenir à la maison pour être nommée ministre dans le prochain gouvernement ? Ce sera peut-être la surprise de l’année !

Le MLC réclame le leadership de l'Opposition

Outre la carte Bazaïba, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba veut prendre la tête de l'Opposition congolaise. Si jadis la question du porte-parole de l’Opposition posait problème, le parti de l'ancien prisonnier de la CPI veut sauver l'équipe. Chose qui ne sera pas facile pour Bemba et ses acolytes, car déjà du côté d'Ensemble de Katumbi, l'on pense autrement. Et pour couper court, l'on brandit des chiffres sur la représentativité dans les Assemblées provinciales et dans les deux chambres du parlement congolais.

Un signe qui démontre déjà que le Congo de Lumumba est loin d'avoir une opposition sérieuse et digne de ce nom. Et eu égard à tous ces tiraillements, l'on comprend donc que c'est la vie de Lamuka qui est mise en danger public. En même temps, Fayulu, son candidat malheureux à la dernière présidentielle poursuit ses tournées euro-américaines ou il rencontre avec les Congolais de la diaspora et des autorités étrangères non influentes sur la vérité des urnes en RDC.

Il boucle ses périples avec un meeting le 28 avril prochain à la place Sainte Thérèse à Nd'jili à Kinshasa, où déjà la mobilisation des Kinois pose problème. Les partis et regroupements politiques qui composent Lamuka se réservent de mobiliser leurs militants pour continuer à faire de Fayulu un demi-dieu.

Qui vivra verra !

Bernetel Makambo/L’Avenir


(TN/Rei/Yes)