Malgré la durée de l'épidémie, déclarer une urgence de portée internationale n’apporterait pas d'avantage supplémentaire dans la riposte contre Ebola, soutient l'OMS qui fait valoir avoir réalisé, avec ses partenaires sur le terrain, un travail excellent. L'organisme onusien appelle toutefois à « redoubler d'efforts » pour détecter les nouveaux cas et identifier et suivre leurs contacts.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé, vendredi 12 avril dernier, que l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC) ne constitue pas une « urgence de santé publique de portée internationale », malgré la récente hausse des cas dans certaines régions. C'est le Comité d'urgence » de l'OMS qui est arrivé-à cette conclusion, a déclaré aux médias le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'issue d'une réunion à Genève, a signalé Libreafrique.be.

Cette décision « ne fait aucune différence au niveau de notre engagement et de notre capacité à combattre l'épidémie », a-t-il souligné.

C'est la deuxième fois que le directeur général convoque le comité d'urgence. En octobre, les experts de l'OMS avaient également estimé que la situation était « très préoccupante » mais qu'elle ne constituait pas une « urgence de portée internationale ».

« Le comité d'urgence a décidé à la quasi-unanimité de ne pas recommander au directeur général de l'OMS de déclarer une urgence de sante' publique de portée internationale », a expliqué le président de ce comité, Robert Steffen. « Bien que l'augmentation du nombre de cas dans certaines régions ait suscité de vives inquiétudes, l'épidémie ne s'est pas propagée à l’international », a-t-il relevé.

Aussi, « maigre la durée de l'épidémie, nous considérons que déclarer une urgence de portée internationale n’apporterait pas d’avantage supplémentaire » dans la riposte contre Ebola, a-t-il dit, faisant valoir « excellent travail » réalisé par l'OMS et ses partenaires sur le terrain.

M. Steffen a toutefois appelé à « redoubler d'efforts » pour détecter les nouveaux cas et identifier et suivre leurs contacts.

L'épidémie a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (Nord-est) et, marginalement, en Ituri voisine. L'épicentre s'est déplacé de Mangina, en zone rurale, à la ville de Beni, puis actuellement à Butembo-Katwa, à 50 km au Sud de Beni dans cette région où les populations se déplacent beaucoup.

Le bilan de l'épidémie ne cesse de s'alourdir, à un rythme accéléré, selon les organisations présentes sur place. Depuis le début de l'épidémie, 1 186 cas confirmés et probable sont été recensés, dont 751 morts, selon les dernières statistiques de l'OMS en date du 9 avril. Dans son précédent décompte, l'OMS avait comptabilisé 690 morts, en date du 2 avril. La lutte contre l'épidémie a été perturbée ces dernières semaines par des attaques de groupes armés. En outre, au sein des communautés, des membres résistent aux actions de prévention, soins et enterrements sécurisés.

OD/OMS/Le Potentiel


(TN/Rei/Yes)