Raison pour laquelle Oxfam, acteur humanitaire de premier plan, a demandé aux habitants de cette partie du pays de faire preuve de plus de vigilance car, petit à petit, cette épidémie semble se rapprocher du pays des mille collines qui est le Rwanda et vers l’Ouganda, la perle de l’Afrique.

En sa deuxième épidémie depuis celle de 1976, Ebola a encore été déclarée le 1er août 2018 dans la province du Nord-Kivu, avant de toucher l’Ituri voisine.

Les principaux foyers sont à Katwa et à Butembo qui représentent, ensemble, 57,7 % de nouveaux cas de décès. Il n’a fallu que trois semaines pour passer de 600 à 700 décès après que ces foyers aient été attaqués. Celui de Katwa n’a repris le service que le samedi dernier après une volonté affichée par le Ministère de la Santé et ses partenaires pour mieux associer les populations locales à la riposte anti-Ebola.

Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 1.117 dont 1.051 confirmés et 66 probables. Il y a eu au total 741 décès donc 31 agents de santé parmi les 86 contaminés ; 350 personnes guéries du virus et 274 cas suspects en cours d’investigation.

Le responsable du programme humanitaire d’Oxfam en RDC, M. Emmanuel Danmbi-saa a affirmé que si le virus franchissait la frontière du pays, nous ferons face à une nouvelle épidémie, comparable à celle de 2014 en Afrique de l’Ouest. Pire, dans une zone frontalière bien plus instable, ce serait un cauchemar si elle passe la frontière avec le Rwanda ou l’Ouganda.

En outre, la crise politique que traverse la RDC et les dernières élections de décembre 2018 ont donné un coup de projecteur sur ce pays d’Afrique centrale, mais les besoins humanitaires peinent toujours à être contrés.

En 2018, environ 1,7 milliard de dollars US étaient déboursés pour cette aide, moins de la moitié (45%), a été récoltée. Le montant est avancé pour cette année alors que seuls 6,5% de la somme a pu être rassemblé jusqu’à présent.

Le Directeur de campagne pour l’Oxfam, M. Sladeczek souligne que la RDC est, par ailleurs, confrontée à plusieurs crises humanitaires graves éparpillées dans tout le pays. Les donateurs doivent se rendre compte de la complexité de ces crises « et nous devons administrer notre aide en fonction des différentes régions ».

Joséphine Mawete/La Prospérité


(ROL/GW/Yes)