Depuis le début de l'épidémie d'Ebola, le cumul des cas dans les provinces du Nord-Kivu et d'Ituri est de 1.154 dont 1.088 confirmés et 66 probables. Selon les données arrêtées au 8 avril 2019, par la Direction générale de lutte contre la maladie d'Ebola du ministère de la Santé, au total 731 décès ont été enregistrés (665 confirmés et 66 probables), contre 350 personnes guéries.

La source révèle que 248 cas suspects sont en cours d'investigation. Huit nouveaux cas sont confirmés. A savoir : trois respectivement à Butembo et à Mandima, un à Katwa et un autre à Vuhovi. Dix nouveaux décès de cas confirmés, parmi lesquels deux décès communautaires dont un à Katwa et un à Mandima. La même source définit "Un décès communautaire" comme étant tout décès survenu en dehors d'un Centre de Traitement Ebola". L'on signale le nombre de huit décès au Centre de Traitement Ebola (CTE), à raison de trois morts à Katwa, deux à Beni, deux à Butembo et un à Mangina (patient de Mandima). Tandis que cinq nouvelles personnes guéries sorties du CTE de Butembo.

Par ailleurs, la Direction générale de lutte contre la maladie d'Ebola du ministère de la Santé, affirme que "les données présentées sont susceptibles de changer ultérieurement, après investigations approfondies et redistribution des cas et des décès dans leurs zones de santé respectives ".

La formation du personnel de Santé a contribué à la maitrise rapide de l'épidémie d'Ebola à Likati en 2017

La même structure du ministère de la Santé fait également état d'une nouvelle étude publiée dans le Journal "of Infectious Diseases" sur l'épidémie de la maladie à Virus Ebola survenue à Likati, dans la province du Bas-Uélé, en 2017.

Les investigations ont révélé que le cas index aurait été exposé au virus Ebola en manipulant de la viande de brousse. Un chasseur avait amené dans le village du cas index un sanglier mort qu'il avait dépecé ainsi qu'une dépouille de singe vendue au marché. Bien que la manipulation d'un animal mort par une personne soit à l'origine de la contamination initiale, la transmission entre les humains est toujours responsable de la propagation et de l'aggravation d'une épidémie. Les données épidémiologiques actuelles au Nord-Kivu et en Ituri, attestent qu'1 malade sur 2 (53%) a été contaminé par un membre de sa famille qui était lui-même malade.

Les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs ayant contribué à la maitrise rapide de l'épidémie de Likati. A savoir : la rapidité de la réponse et la formation du personnel de santé.

Concernant la rapidité de la réponse, l'enquête montre que le ministère de la Santé a déclaré l'épidémie d'Ebola moins de six semaines après que le cas index a développé les symptômes de la maladie. Les épidémies précédentes étaient détectées et confirmées plus de trois mois après la mort du cas index.

En rapport avec la formation du personnel de santé, l'étude note que l'alerte de l'épidémie a été lancée par un infirmier du Centre de santé de Nambwa qui a immédiatement mis en place un système d'isolement du patient et de sa famille. L'infirmier lui-même s'était mis en isolement, en attendant l'arrivée des équipes de riposte de Kinshasa afin de protéger sa famille.

Selon les chercheurs, cet infirmier avait développé ce reflexe parce qu'il avait participé à un programme de formation sur la détection d'Ebola pour les prestataires de soins locaux en juin 2016. Ce qui lui a permis d'identifier rapidement le cas index.

Il y avait également l'implication et la responsabilité de la communauté. Sur conseil de l'infirmier et ayant constaté des morts inhabituelles présentant des signes similaires dans la communauté, les proches du cas index ont mis en place un système ad hoc d'enterrement sécurisé.

Cette pratique comprenait, notamment, la décontamination des effets personnels des personnes décédées, avant l'arrivée des équipes de riposte.

Le ministère de la Santé avait déclaré l'épidémie d'Ebola à Likati le 11 mai 2017, avant la fin de celle-ci annoncée le 1er juillet 2017. Lors de cette épidémie, le pays avait enregistré huit cas d'Ebola, dont cinq confirmés, trois probables, et quatre personnes étaient décédées de la maladie.

Cette épidémie était limitée à une seule chaîne de transmission autour du cas index. Deux membres de sa famille ont attrapé la maladie en transportant le malade sur une moto vers un Centre de santé. Ces deux membres de famille, appelés cas secondaires, ont ensuite transmis la maladie à cinq personnes supplémentaires.

L'équipe internationale qui a mené cette étude était composée de chercheurs du ministère de la Santé, de l'Organisation mondiale de la Santé, de Médecins Sans Frontières et des Chaires de Recherche du Canada.

Plus de 90 mille personnes vaccinées

Les statistiques attestent que depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 96.664 personnes ont été vaccinées. De ces personnes, 24.136 à Katwa, 21.582 à Beni, 11.824 à Butembo, 6.279 à Mabalako, 4.010 à Mandima, 3.070 à Goma, 3.055 à Kalunguta, 2.429 à Oicha, 2.347 à Komanda, 1.729 à Masereka, 1.630 à Kayina, 1.592 à Vuhovi, 1.487 à Bunia, 1.449 à Kyondo, 1.357 à Karisimbi, 1.193 à Lubero, 1.025 à Biena, 958 à Musienene, 772 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 420 à Mambasa, 355 à Tchomia, 333 à Lolwa, 342 à Kirotshe, 254 à Alimbongo, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.

Le document de la Direction générale de lutte contre l'Epidémie souligne que le seul vaccin qui a été utilisé dans cette épidémie est le vaccin "VSV-ZEBOV", fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d'Éthique dans sa décision du 19 mai 2018.

Dina Buhake/Forum des As


(GTM/Rei/Yes)