Le Pr Joël Ipara Motema, anthropologue-conservateur en chef à l’Institut des musées nationaux du Congo (IMNC) et coordonnateur national du Comité consultatif national pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (CCN), a invité lundi, lors d’un entretien avec l’ACP, les experts des institutions de conservation, de protection, de diffusion et d’enseignement du patrimoine culturel à une réflexion sur la restitution des biens culturels de la RDC.

Selon lui, la restitution des biens culturels abordée par le président français, Emmanuel Macron lors de sa visite à Ouagadougou, au Burkina Faso, en novembre 2017, et la publication du rapport Savoy-Sarr, demeure un devoir républicain pour la nation congolaise, conformément à l’article 46, alinéa 4 de la Constitution de la RDC qui stipule : «Il (l’Etat) protège le patrimoine culturel national et en assure la promotion».

A partir de cette disposition constitutionnelle, souligne le Pr Ipara, la RDC dispose au sein du ministère de la Culture et arts, des institutions attitrées, jouant le rôle techniques et scientifiques pour mener des réflexions et discuter d’égal à égal avec les Etats détenant encore les biens culturels congolais tel que le Royaume de Belgique.

Parmi ces institutions, a-t-il cité, l’IMNC, créé depuis 1970, pour gérer et conserver les collections d’arts, administrer les établissements muséaux appartenant à l’Etat et assurer l’inspection des musées appartenant à des privés à travers la RDC.

Il a cité aussi l’Institut national des archives (INACO), créé en 1989, pour la gestion de la mémoire de la RDC et le CCN, créé en 2014, en vue de prévenir la destruction des biens culturels immobiliers à travers le territoire national et qui joue le rôle d’un service d’interface entre le gouvernement congolais et les organismes internationaux tels que l’UNESCO.

Dans ces attributions, le CCN a pour mission d’inventorier les biens culturels destinés à l’inscription au registre national et international sous protection spéciale et renforcée, former des unités spéciales de protection des biens culturels au sein des Forces armées de la RDC et de la Police nationale congolaise, a-t-il dit.

En outre, le Pr Ipara a relevé l’existence des textes légaux nationaux et internationaux ratifiés par la RDC relatif à la protection des biens culturels.

Au niveau national, il y a l’ordonnance loi n°71-016, du 15 mars 1971 et sur le plan international : la Convention sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954, ratifiée par la RDC en 1961 et  la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert des propriétés illicites des biens culturels de 1970.

Cet arsenal normatif témoigne la ferme volonté de sauvegarde et de protection de ces  biens par la RDC, bien que cette dernière ni la Belgique n’aient encore adhérée à la convention d’UNIDROIT de 1995, sur les biens culturels illicitement volés ou exportés.

ACP


(BTT/PKF)