Les assemblées provinciales seront, une fois de plus, le centre d'intérêt du monde politique congolais. C'est, en principe, ce samedi 6 avril que ces organes délibérants devront connaître le début de campagne pour l'élection des gouverneurs et vice-gouverneurs, fixée au 10 avril, conformément au calendrier réaménagé de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Au total, 24 sur les 26 assemblées provinciales de la RDC sont concernées par la campagne électorale dans la mesure où les deux provinces: Maï-Ndombe (Yumbi) et Nord-Kivu (Beni et Butembo), où se sont tenues les législatives le dimanche dernier 31 mars, devront attendre l'installation de leurs assemblées.

Durant trois jours, soit du 6 au 8 avril, les candidats gouverneurs vont tenter de conquérir les députés provinciaux, considérés comme grands électeurs. Une campagne qui devrait être suivie de près par le Procureur général près la Cour de cassation, eu égard des déboires enregistrés lors des sénatoriales pendant lesquelles plusieurs cas de corruption -bien juridiquement pas encore prouvées- ont été portés au grand public.

Au lendemain des sénatoriales qui ont été émaillées des allégations de corruption, ces élus du peuple ont été appelés à faire preuve de responsabilité et à voter utile, pour doter le pays de bons dirigeants. Message relayé à Kinshasa où l'UDPS, fort de ses 12 députés provinciaux, n'a pu faire élire aucun sénateur. Voilà qui a provoqué un tollé général dans les "bases" de cette formation politique avant que le chef de l'Etat décide de la suspension du processus électoral en cours et de l'installation de nouveaux sénateurs.

Appel au " sens élevé de la moralité "

C'est sur fond de toutes ses accusations que le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa a appelé les députés provinciaux de la capitale au "sens élevé de moralité" lors de l'élection des gouverneurs. A l'ouverture de la session ordinaire de mars, Godé Mpoyi s'est exprimé en ces termes: "J'appelle de tout mon vœu au sens élevé de moralité pendant l'organisation de l'élection des gouverneurs, en vue du parachèvement du processus électoral qui tend à doter les provinces de toutes leurs institutions. Autrement, les assemblées provinciales ne sauront accomplir valablement leur mission telle que prévue par la Constitution de la République ", a-t-il déclaré dans son discours.

Les allégations de corruptions aux sénatoriales avait conduit le président de la République, Félix Tshisekedi, à reporter l'élection des gouverneurs, prévue initialement le 26 mars. Tshisekedi avait aussi suspendu l'installation des sénateurs élus, avant de lever la décision le 28 mars.

Initialement prévues le 27 mars, les élections des gouverneurs de provinces avaient été reportées par la dernière réunion interinstitutionnelle. Un report motivé par des allégations de corruption ayant émaillé les élections sénatoriales.

Pour cette élection des gouverneurs, la CENI avait enregistré 135 candidatures, dont 66 ont été retirées et 21 invalidées, après examen des dossiers. Actuellement, 66 candidatures ont été retenues sur toute l'étendue nationale pour les élections des gouverneurs de provinces.

Rachidi Mabandu/Forum des as


(TN/PKF)