Confiés aux mains des inspecteurs du travail après leur précédente grève, les travailleurs des commerçants expatriés ne les ont plus vus venir jusqu’à la fin du mois de mars lorsqu’ils ont constaté que leur situation salariale n’a guère changé. Pour eux, les inspecteurs du travail les ont roulés en se faisant corrompre par les indo-pakistanais.

Alors qu’ils s’attendaient à voir s’améliorer leurs salaires par l’application du Smig ainsi que leurs conditions de travail à la fin du mois de mars, les travailleurs des commerçants chinois, pakistanais, indiens et autres libanais n’ont rien vu changer et ont décidé d’un arrêt du travail. Depuis lundi, en effet, l’avenue du commerce et d’autres lieux de négoce au centre-ville et ailleurs à Kinshasa sont quasi déserts. Les magasins sont fermés pour la plupart et les acheteurs sont obligés de se rabattre sur les petits détaillants et autres vendeurs ambulants.

Selon des travailleurs interrogés aux abords de l’hôtel de ville, cette situation serait due à un déficit de suivi dans le chef des inspecteurs du travail. Les rencontres qui avaient eu lieu entre les représentants des travailleurs, de ceux des commerçants étrangers ainsi que les autorités suite à la précédente grève avaient abouti à un compromis autour d’un suivi du dossier par les inspecteurs du travail. Ceux-ci devaient aussi bien mener des enquêtes sur les conditions de travail que suivre l’application affective du Smig par les employeurs défaillants.

Tout ceci semble n’avoir pas été fait, étant donné que le mois de mars s’est écoulé sans que les travailleurs ne constatent la moindre amélioration de leur situation. C’est alors que depuis lundi ils observent une grève spontanée en refusant d’accéder aux magasins. Certains d’entre ceux-ci restent, cependant, fermés par leurs propriétaires qui craignent des casses de la part des employés désabusés.

L’on rappelle que devant les autorités compétentes, les commerçants indo-pakistanais et autres étrangers avaient consenti de relever les salaires des travailleurs congolais, notamment en appliquant le SMIG, et d’améliorer leurs conditions de travail avec tous les avantages qui vont avec, tels que les frais de transport, les soins de santé, le droit au congé, le respect des heures de travail (8h par jour avec pause), etc. Rien de tout ceci n’a été fait et les travailleurs restent hors de leurs lieux de travail. Ils se convainquent que les inspecteurs du travail les ont roulés en se laissant peut-être corrompre par leurs employeurs.

Congovirtuel.org/L’Avenir


(ROL/Rei/GW/Yes)