Le cancer du côlon est  un problème de santé publique en RDC, a indiqué samedi  le docteur Patrick Ngoma gastroentérologue aux Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), qui planchait sur le sous-thème « les symptômes, diagnostics et traitements », à l’occasion de la conférence scientifique organisée par la fondation « BOMOKO » en collaboration avec HJ Hospitals de Limete autour du thème général « Le cancer colorectal, parlons-en ».

Cette activité a été organisée dans le cadre de la  clôture du mois de mars, mondialement appelé « mars bleu » parce que  dédié à la sensibilisation et au dépistage du cancer colorectal.

Dans son exposé, le docteur Patrick Ngoma a partagé son expérience vécue en février dernier lorsqu’après avoir réalisé quatre  coloscopies (examen d’imagerie de l’appareil digestif) à 4 patients ayant tous des problèmes digestifs, 3 parmi eux avaient le cancer colorectal soit deux hommes et une femme en une journée. Il en a donc conclu que  cette pathologie constitue un problème de santé publique en RDC. C’est le troisième cancer au monde après la prostate et le sein, et le deuxième cancer masculin avec une incidence élevée à la mortalité.

Cette maladie évolue d’une manière insidieuse (sans signe) et le diagnostic est posé trop tard lors de l’apparition des symptômes. La plupart commence par un polype, s’il est repéré pendant le dépistage peut être extrait puis mettre le patient à l’abri du cancer, mais si le polype accroit peut se dégénérer en cancer.

Le Dr. Patrick Ngoma a fait savoir que sur 169 autres patients consultés hors les Cliniques Universitaires de Kinshasa ayant suivi une coloscopie, 20% avaient le cancer du côlon, près de 30% avaient des polypes (ils sont candidats à développer le cancer dans les années qui suivent). La plupart des malades déclarés cancéreux étaient hommes, ayant l’âge moyen de 71 ans à 36 ans, présentant tous les symptômes des douleurs abdominales, l’anémie, la constipation, et l’amaigrissement, parmi eux 45% avaient la maladie hémorroïdaire.

Plusieurs facteurs de risques sont à connaitre notamment l’âge (à partir de 50 ans avec un risque de 5%), l’hérédité, des lésions précancéreuses (polypes), l’alimentation (riche en charcuterie ou viande), l’obésité, le tabac, l’alcool et l’environnement.

De son coté, le médecin sensibilisateur de la fondation BOMOKO, le Dr Pika Longila a parlé sur « l’aspect préventif avec la nutrithérapie anticancéreuse » et enfin le médecin directeur de HJ Hospitals Willy Kabongo qui a abordé « l’aspect cœlioscopie chirurgical dans la pectomie du cancer du côlon».

De ce fait, la fondation « BOMOKO » est une association à but non lucratif qui a pour vocation de contribuer à la réduction de la mortalité liée aux cancers en RDC. Elle se focalise sur cinq types des cancers à savoir celui du sein, du col de l’utérus, de la prostate, du colon et la leucémie (cancer du sang) sous trois axes qui sont la sensibilisation, le dépistage, et l’orientation des traitements vers les hôpitaux appropriés pour la prise en charge.

Il a été rappelé que l’ « HJ Fondation » a été créée en mai 2016, milite pour la promotion de l’humanité. Elle a réalisé plusieurs actions notamment la construction du jardin moderne dédié aux kinois, elle initie des campagnes de dépistage gratuit pour la malaria, des campagnes de vaccination pour les orphelins, des campagnes préventifs et dépistages des cancers (du col utérin, du sein, du foie, de la prostate, des ovaires, du colon et du tube digestif), organise les spectacles pour les personnes à mobilité réduite, et le parrainage des soins médicaux pour les personnes nécessiteuses. HJ fondation vient de construire une auberge et un orphelinat dans la ville de Kindu et envisage de construire des dispensaires et centres de santé accessibles à tous dans toutes les communes et tant d’autres.

Cette rencontre a été organisée dans le but d’informer la population sur la maladie et à l’inciter au dépistage. Elle a pour objectif de montrer l’effectivité de la prise en charge de cette pathologie en RDC.

ACP


(Rei/GTM/PKF)