Selon plusieurs travailleurs congolais, leurs employés n'ont pas amélioré leurs conditions de travail comme l'ont exigé les autorités après la récente grogne.

Réunis en petits groupes devant les magasins, ces travailleurs disent préparer une nouvelle grève cette semaine. « Nous n'avons pas encore ouvert les magasins parce que nos chefs, les étrangers chez qui nous travaillons, ne veulent pas respecter les ordres des autorités congolaises. Ils doivent payer le SMIG, majorer nos salaires, supprimer la sous-traitance. Ce sont des ordres qu’ils ont refusé de respecter », dit Fiston Kasongo.

« La solution n'est toujours pas trouvée jusque-là. Nous n'avons toujours pas de transport. Nous travaillons de 7 h à 17 heures sans pause. Et pour le salaire, ces étrangers disent qu’ils ne sont pas prêts à l’augmenter », explique Chancelvie, caissière d'une maison de commerce tenue par des Chinois. « Les Chinois ont leur barème de salaires. Les indiens, les Pakistanais et les autres aussi. Après les dernières grèves, les autorités congolaises ont recommandé d'augmenter le salaire de chaque travailleur congolais au double ou triple de ce que les étrangers lui donnent. Pour celui qui touche au moins150 000 Francs congolais, son salaire devrait être porté à plus ou moins 400 000 Francs congolais », a expliqué Bintu, ingénieur technicien d'une maison Chinoise.

Si les magasins ne sont pas ouverts, c'est également parce qu'un Indien a été battu hier matin par ses employés congolais. « Un Indien, responsable d'un magasin, a été battu par ses employés. Ils étaient en discussion sur l’augmentation de salaires tel que recommandé par les autorités congolaises. Sa réponse n’a pas satisfait ses interlocuteurs, ce qui a conduit ces derniers à le battre », a dit un employé, la trentaine révolue.

Et un autre de faire remarquer : « Tous les étrangers, responsables de ces magasins, ont eu peur. C'est ainsi qu’ils ne viennent pas jusqu’à cette heure. Ils vont venir ça c'est sûr. Mais ils doivent aussi répondre à nos préoccupations. Nous attendons nos salaires ».

« Je pense que ce sont nos frères congolais de la sous-traitance de ces magasins qui compliquent la situation. Ils ne participent pas aux grèves. Ils prennent des décisions avec les Indiens à notre insu. Ils retirent un pourcentage sur chaque salaire des employés congolais sans leur avis », regrette Masudi, un agent de la sécurité commis à la protection d'un commerce des Indiens.

Un jeune homme, également employé dans une maison de commerce fait observer. « Si nous continuons de travailler dans ces magasins, c'est parce que nous n'avons pas d’autres choix. Nous travaillons sans contrat de service. Il n’y a pas de bulletins de paie. Nous n’avons pas de postes fixes. Ils nous maltraitent. Parfois, ils nous insultent. D'un jour à l'autre, ils peuvent nous licencier sans décompte final. Les services de sous-traitance dirigés par les Congolais qui devraient nous défendre ne le font pas », dit-il.

« Les autorités nous ont demandé de patienter Nous attendons recevoir le salaire de mars. Les magasins seront ouverts d’ici à Midi. Si seulement les règles ne sont pas respectées, si nos salaires ne sont pas majorés, nous allons à nouveau lancer des grèves et des marches de protestation dans les jours qui suivent », tranche Julianna, agent marqueteur, auparavant facturière dans une maison de commerce des Chinois.

Actualité.cd/Le Potentiel


(TN/Rei/GW/Yes)