Alors qu’il a eu vent du désordre dû au comportement des intérimaires, le Premier ministre a, le 22 mars dernier, enjoint ces derniers de surseoir à la prise de tous les actes de disposition et au lancement des nouveaux projets de convention entre l’Etat congolais et les organismes privés, nationaux ou étrangers. Ces ministres ont également été interdits de procéder aux recrutements, nominations, promotion et permutation du personnel de leurs administrations respectives.

Tout en leur demandant de ne pas procéder au changement et continuer à collaborer avec les cabinets en place, Tshibala a surtout sommé les ministres intérimaires de rapporter tous les actes qui auraient été pris contrairement à ses instructions du 22 mars.

Il y a cependant des indices qui suggèrent que certains ministres intérimaires bafouent l’autorité du Chef du gouvernement. Un contexte de défiance règne au cœur de l’Exécutif. Deux ministères sont concernés. Deux ministères où trônent désormais deux personnalités issues du Kasaï comme Bruno Tshibala.    

Les Affaires foncières, où a été envoyé en intérim le ministre des Congolais de l’étranger Emmanuel Ilunga, passent actuellement pour une foire ou une machine à fabriquer les arrêtés. Emmanuel Ilunga en a déjà pris neuf depuis son arrivée au croisement des avenues Batetela et de la Gombe. Entre le 16 et le 21 mars, le ministre ai des Affaires foncières a signé huit arrêtés portant essentiellement création des parcelles, soit à usage mixte, soit à usage commercial ou encore à usage agricole. Il s’agit notamment des arrêtés 620, 621, 622, 623, 624, 625 et 627 dûment enregistrés au secrétariat du cabinet du ministre ai des Affaires foncières. Le nombre de ces actes pris en temps record et pendant cette période jugée suspecte intrigue l’opinion.

Emmanuel Ilunga semble bien décidé de narguer le Premier ministre tant il a également procédé à la signature de l’arrêté n°626 portant nomination des membres de cabinet des Affaires foncières et refusé de se plier au rappel à l’ordre du Directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Oscar Lugendo, dépêché dans différents cabinets et administrations pour répercuter les instructions du Chef du gouvernement. Des sources rapportent que le ministre ai Ilunga a transmis la liste de nouveaux collaborateurs à Afriland Bank pour leur assurer la paie au détriment des personnes laissées par Lumeya dhu Malegi.

Dans différents services du ministère des Affaires foncières, on laisse entendre que la Commission dénommée «Etienne Tshisekedi» mise en place par Emmanuel Ilunga en vue de lutter contre la spoliation des propriétés de l’Etat comme des particuliers n’est qu’une manière de jeter la poudre aux yeux de la hiérarchie. Question de commettre les forfaits en toute quiétude.   

Ministre de la Culture et Arts, Astrid Madiya Ntumba a également choisi le langage de l’insoumission depuis qu’elle a débuté son intérim aux Sports et Loisirs. Chez elle, le cas le plus patent demeure, sauf acte de confusion ou ignorance de sa part, la création d’un nouveau ministère de la Culture, Arts, Sports et Loisirs ainsi que l’atteste un communiqué signé de la main de son Conseiller en communication Mbonku Tshiaba. Deux jours avant le match entre la RD-Congo et le Libéria, Madiya a laissé ses services distribuer les invitations avec la mention «Ministre de la Culture, Arts, Sports et Loisirs».   Madame le ministre intérimaire des Sports et Loisirs s’est également illustrée par son arrêté controversé graciant Léon Mvila, encadreur radié de la Fédération congolaise de luttes associées -FECOLUTTA-, en violation de la Loi sur les ASBL, son ordre de payer les indemnités de son directeur de cabinet de Culture et Arts et ancien gestionnaire du Stade des Martyrs en 2005 et la décision de son directeur de cabinet de Culture et Arts, Alain Mawanda, autoproclamé directeur de cabinet ai aux Sports et Loisirs.

Tino Mabada/AfricaNews


(TN/Rei/Yes)