Le gouvernorat de la province du Haut- Katanga vient promptement de réagir positivement au sit-in tenu, le 27 mars, par des travailleurs et retraités des entreprises publiques de sa juridiction, notamment la Société nationale de chemin de fer (SNCC), la Générale des carrières et des mines (Gécamines), la Société de développement industriel et minier du Congo (Sodimico) et la Société générale de télécommunication (Sogetel).

En présence du représentant du président de l’Assemblée provinciale, le gouvernorat a décidé de la mise sur pied d’une commission ad hoc chargée de « vérification d’allégations de violation systématique des droits aux salaires, pensions, décomptes finaux et autres prérogatives sociales » des travailleurs et retraités desdites entreprises publiques.

A en croire l’Institut de recherche en droits humains (IRDH), qui avait déploré cette situation dans certains de ses bulletins électroniques et qui a relayé cette décision de l’autorité provinciale, l’Etat usera de son autorité d’arbitre, par l’entremise du gouverneur de la province. Cette association a assuré que les entreprises incriminées seront représentées, lors de l'enquête, par leurs administrateurs directeurs généraux et directeurs généraux. Il y siégera également huit délégués des travailleurs protestataires, aux côtés de huit syndicalistes; ainsi que deux avocats de l’IRDH, en qualité de techniciens des droits de l’homme et facilitateurs du processus.

Il est, en effet, rappelé que des agents de la SNCC se plaignent de plus de cent dix mois de salaires non payés, alors que d’autres possèdent des jugements que l’employeur refuse d’exécuter et d’autres encore attendent leurs décomptes finaux depuis plus de cinq ans. A la Sodimico, précise l’IRDH dans son bulletin du 27 mars, des cadres, agents, retraités et veuves sont déguerpis sans recevoir leurs dus. La Gécamines, quant à elle, est accusée, d’avoir mis à la retraite, sans délai, des agents et cadres qui, comme ceux de la SNCC, attendent des longues années sans toucher leurs pensions de la Caisse nationale de sécurité sociale.

« Le cas pathétique est le refus de la Gécamines de payer des créances viagères de plus de quatre-vingt-dix mois de salaires, aux travailleurs de la Sogétel », a souligné l’IRDH, qui note, par ailleurs, que des cas de travailleurs licenciés abusivement au motif de grève et des vacataires de longue durée non payés ont été relevés à la SNCC.

Les chercheurs de l’IRDH, cités dans ce bulletin électronique, saluent la promptitude avec laquelle les autorités politiques provinciales ont réagi à cette manifestation pacifique. Ils souhaitent l’inclusion des magistrats professionnels à cette recherche de solution, afin que soit puni, de manière exemplaire, quiconque des dirigeants des entreprises sera reconnu, individuellement, responsable desdites violations récurrentes des droits sociaux des travailleurs.

Lucien Dianzenza/Le Courrier de Kinshasa


(ROL/GW/Yes)