Deux jours d’échanges pour redefinir la nouvelle ligne de ce qui n ’a été jusqu’à ce jour qu’une plateforme électorale. Comment Lamuka pense-t-il jouer son rôle dans le nouveau paysage politique congolais ? Avec quel langage ? C’est bien évidemment autour de Martin Fayulu que; se focalisent les discussions; alors que ce dernier a d’ores et déjà opté pour la ligne dure face au pouvoir en place à Kinshasa, incarné par le président Félix Tshisekedi.
 
Près de trois mois après la présidentielle du 30 décembre 2018, Lamuka, la plateforme qui a porté la candidature de Martin Fayulu, est en conclave à Bruxelles, en Belgique. Tous les ténors de Lamuka ont répondu à ce rendez-vous. Sauf, bien évidemment, Moise Katumbi, empêche, rapporte son entourage, pour des raisons familiales. Toutefois, le président d’Ensemble pour le changement s’est fait représenter par l’un e ses plus proches, l’incontournable Salomon Idi Della Kalonda.


Hormis Katumbi, les ténors de Lamuka ont bel et bien fait le déplacement de Bruxelles, » à savoir Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Freddy Matungulu et Antipas Mbusa Myamwisl. Apparemment, au
sein de Lamuka, l’heure est à dresser l’état des lieux,
après la déroute de son candidat à la présidence de décembre 2018.

Comme à Geneve, le 11 novembre 2018, les ténors
de Lamuka se réunissent cette fois-ci à Bruxelles sous
la supervision de I’ONG sud-africaine In transformation
initiative (ITI, la même qui a parrainé l’accord créant
Lamuka. Contacté par Top Congo, Freddy Matunguiu a
fait savoir que l’objet principal de ces travaux est « l’évaluation d’ensemble de tout ce que nous avons fait depuis le passé ». Au moment où Martin Fayulu continue à réclamer la vérité des urnes, se disant « président élu » de la République démocratique du Congo, sa coalition, Lamuka,
se trouve devant un dilemme. Quelle position adoptée au
moment ou à Kinshasa le président Félix Tshisekedi continue à consolider son pouvoir ? Faut-il suivre Martin
Fayulu dans sa ligne dure ?

Autant de questions que Lamuka tentera d'élucider au terme de ce conclave de Bruxelles. Plateforme électorale, Lamuka se projette déjà dans l’avenir. Ce qui l’oblige aussi à se déterminer, étant donne, se dit-on dans ses rangs, que
les élections appartiennent désormais au passe. A Bruxelles, cette question est également sur la table des discussions. A l’instar du FCC qui s’est mue en plateforme politique pour raffermir sa position sur la scène politique congolaise, Lamuka veut lui emboiter les pas pour faire le contrepoids dans le nouveau paysage politique qui se dessine à Kinshasa.


En son sein, Ensemble pour le changement, le plus
important regroupement politique de Lamuka, forme
autour de Moise Katumbi, s’est déjà positionné dans
l’opposition. Il pense des lors s’appuyer sur ses 66 députés nationaux qui siègent à l’Assemblée nationale. Si l’on
devrait intégrer les députés d’autres composantes de
Lamuka, c’est donc les rangs de l’opposition qui pourraient
donc grossir. Les échanges de Bruxelles abondent également dans ce sens. Il n'est pas exclu que Lamuka se
mue en plateforme politique, au même titre que le FCC de
Joseph Kabila. Si toutes ces questions devraient trouver des réponses dès la clôture aujourd’hui vendredi à Bruxelles de ce conclave, la grande question reste toujours la posture que
va adopter Lamuka par rapport a Martin Fayulu.


La grande inconnue

Au moment où Lamuka cherche à se restructurer, la
grande inconnue dans ces différentes manœuvres politiques reste Martin Fayulu, le candidat qu'il a soutenu à la présidentielle, qui a d’ailleurs répondu présent au rendez-
vous. En tout cas, Martin Fayulu sait tout aussi bien que
son avenir dépendra du soutien que promet de lui apporter les différents partenaires politiques qui se sont mobilisés autour de lui en décembre 2018.

Le candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 attend énormément de Lamuka. Car, en réalité, que vaudrait Martin Fayulu sans le soutien de Jean-Pierre Bemba ou encore Moise Katumbi ? Une énigme
qui pourrait s’élucider dès la clôture de la rencontre de
Bruxelles. C’est aussi une question que Lamuka devra
vider au plus vite pour entrevoir avec sérénité son avenir.

A tout prendre, Lamuka est partagé entre suivre Martin Fayulu dans sa ligne dure, tout en continuant à réclamer la vérité des urnes, qui devient de plus en hypothétique, ou changer de cap en optant pour une position républicaine. Il ne faut pas non plus oublier qu’au sein de Lamuka, il y a deux tendances qui s’affrontent. Il a d’un cote, ceux qui sont prêts, à l’instar de Delly Sesanga et Andre-Claudel Lubaya, à travailler avec Felix Tshisekedi,
 et de l’autre, ceux qui excluent tout rapprochement
avec le CACH, la coalition formée autour du président Felix Tshisekedi. Dans tous les cas, c’est aujourd’hui vendredi qu’on sera définitivement fixé sur la nouvelle ligne politique de Lamuka.

Le Potentiel


(TN/Milor/GW/Yes)