« Nous célébrons aujourd’hui une victoire (…). Nous avions rêvé d’un Congo-Kinshasa où il n’y aurait plus de prisonniers politiques, où les droits civils et politiques des citoyens seraient respectés. Ce rêve est devenu une réalité », a lâché, d’entrée de jeu, Eugène Diomi Ndongala. C’est par un appel à un « Congo nouveau, plus humain, plus juste et équitable » que cet ancien député a réservé ses premiers mots en tant qu’homme libre.

Humant l’air de liberté après une condamnation en mars 2014 à la prison centrale de Makala à dix ans de servitude pénale pour viol sur mineures, le président de la Démocratie Chrétienne (DC) a dit pardonner ceux qui ont « comploté » contre lui. « Pour ceux qui ont comploté contre moi et qui continuent à débiter leur haine, leurs insultes dégradantes contre ma personne, je leur pardonne et je demande à Dieu de les pardonner, ‘‘car ils ne savent ce qu’ils font’’ », a-t-il déclaré au siège de son parti. Avant de diriger également « sa gratitude » vers le président Félix Tshisekedi.

D’ailleurs, son cortège devrait se diriger vers la 10ème Rue Limete, siège de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) – parti de feu Etienne Tshisekedi –, pour lui rendre hommage. Mais d’après une source proche de la Démocratie Chrétienne, Diomi Ndongala a commencé par le siège de son propre parti pour son adresse, reportant à plus tard le recueillement à la résidence du Sphinx de Limete.

Qualifié peu de temps avant sa libération conditionnelle comme un « délinquant et prédateur sexuel » par Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la Justice qui s’exprimait sur Top Congo FM, Diomi Ndongala a l’interdiction de se retrouver dans un périmètre de 500 mètres d’une école pour filles pendant les heures de cours. Il doit également se présenter chaque lundi et vendredi devant le procureur général près la Cour de cassation. « Les conditions de Thambwe Mwamba sont nulles et non avenues, dans la mesure où nous avons un jugement international qui a tranché sur mon dossier, la RDC a été condamnée », a réagi le concerné en faisant référence au Comité de l’ONU qui avait statué sur son cas mais sans obtenir gain de cause.

Dido Nsapu/MMC


(DNK/Yes)