Les opérateurs culturels congolais se sont réunis le week-end dernier pour lancer officiellement ce qu’ils appellent "une année d’intense plaidoyer pour l’inscription de la Rumba congolaise sur la liste des patrimoines culturels mondiaux".

Organisée par une chaine de télévision de la place, cette rencontre était l’occasion pour les hommes d’esprit de réfléchir et d’échanger  autour de la rumba congolaise et de bien formaliser l’argumentaire à défendre auprès de l’Unesco et d’autres instances  à travers le monde.

Valoriser la culture congolaise

Au rendez-vous, l’écrivain et Directeur général de l’Institut national des arts (INA), le professeur Yoka Lye Mudaba a indiqué que "faire reconnaître la Rumba congolaise comme patrimoine mondial n’aura pour conséquence directe que la valorisation de la culture congolaise de manière générale au niveau international".

Il a, à cette occasion, brossé, à l’intention  de la crème intellectuelle et culturelle présente dans la salle, l’historique de la rumba congolaise, ses origines, ses moments de gloires et ses contraintes.

Contrairement à ceux qui pensent que la Rumba est partie du Cuba, le Prof. Yoka affirme sans crainte d’être contredit que cette musique est d’abord congolaise avant de traverser la frontière par le fait de l’esclavagisme.

La Rumba est avant tout congolaise

Les Congolais déportés, rapporte-t-il, profitaient de quelques temps de repos, voire pendant des heures du travail, pour chanter et danser la Rumba. «Cette musique qui se danse à deux, avait davantage été valorisée par Joseph Kabasele Tshamala dit Grand Kallé», a précisé le professeur Yoka.

« Nous nous battons pour la Rumba congolaise sans frontières, la Rumba congolaise hors frontières. C’est tout le sens de ce plaidoyer. Je remercie ainsi tous les acteurs culturels qui participent à ce grand projet», s’est réjoui le DG de l’INA.

L’auteur de l’ouvrage «l’Economie de la Rumba», Didier Mumengi, a appelé les hommes de culture congolais et les autorités politiques à coaliser leurs forces, afin de réussir à faire inscrire la Rumba congolais sur le registre des patrimoines immatériels mondiaux, au même titre que la Rumba cubaine.

Faire participer la Rumba au développement économique du pays

« La Rumba  congolaise, comme patrimoine national, peut générer une économie identitaire et émotionnelle créatrice d’emplois. Une économie qui enverra nos ingénieurs dans les laboratoires pour imaginer et créer des instruments musicaux et pour moderniser  nos instruments traditionnels et les exporter vers tous les horizons musicaux du monde», a plaidé Didier Mumengi, ancien ministre de l'Information.

«Mon rêve est d’arriver à créer un mondial de la Rumba. A mettre en place une grande industrie festivalière, à l’instar du Tango, capable de réunir chaque année, 100.000 à 500.000 touristes», a-t-il ajouté Didier Mumengi, avant de rappeler que les porte-étendards de la Rumba cubaine des années 50 ont eux-mêmes reconnu la paternité de cette musique à la RDC, plus précisément dans le Kongo-Central.

Les artistes musiciens présents dans la salle ont salué cette initiative qui ne vise qu’à promouvoir la culture congolaise à l’échelle internationale. Artiste musicien, actuellement député national à la circonscription du Mont-Amba, Jean Goubald Kalala appelle les musiciens congolais à plus de responsabilité, à apprendre davantage afin d’être de plus en plus compétitifs.

Cette cérémonie s’est clôturée par la remise à titre symbolique de l’argumentaire  en faveur de ce plaidoyer à Eric Mandala, président de Univers groupe télévision. C’est donc lui qui mènera le plaidoyer au niveau des instances habilitées.

Orly-darel Ngiambukulu/Forum des As


(BTT/PKF)