« Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 960, dont 895 confirmés et 65 probables. Au total, il y a eu 603 décès (538 confirmés et 65 probables) et 314 personnes guéries », détaille le ministère dans son bulletin quotidien parvenu à l'AFP. Dimanche 17 mars, cinq nouveaux décès de cas confirmés ont été enregistrés, et neuf nouveaux cas ont été confirmés, précise-t-il.

Le ministère de la Santé publique fait état de « 172 cas suspects en tours d’investigation ». Et insiste sur le fait que « depuis le 8 août 2018, 89 173 personnes ont été vaccinées », estimant que cette campagne de vaccination a sauvé des milliers de vie. « Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est celui de rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck », précise le ministère congolais de la Santé publique.

L'épicentre de l'épidémie dans la province du Nord-Kivu se trouve depuis plusieurs semaines à Butembo et à Katwa. De retour d'une visite sur place, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tèdros Adhanom Ghebreyesus, a estimé, jeudi 14 mars dernier, qu'il faudrait encore six mois pour en « finir » avec l'épidémie d'Ebola, mais a mis en garde contre une aggravation de l'insécurité. Un objectif réalisable mais qui nécessite cependant un changement d'approche.

Une nouvelle approche contre l'épidémie

Il faut aller plus vite dans la prise en charge, Ebola étant, en effet, une maladie effrayante. Et le premier réflexe n'est pas d'aller dans un centre Ebola dès l'apparition des premiers symptômes. Les malades vont tout simplement à l'hôpital le plus proche. Cela à deux effets pervers : l'augmentation des infections nosocomiales évoquées par la responsable des urgences de Médecins sans frontières (MSF)/Paris, la Dr Natalie Roberts, qui revient tout juste du Nord-Kivu. Mais également une perte de temps cruciale. La docteure estime ainsi qu'en moyenne les malades se rendent dans trois centres de soins différents avant d'aller dans une structure Ebola.

Pour y remédier, l'idée est donc de changer d'approche, et de tendre vers une plus grande intégration de la chaine de traitement Ebola dans les structures déjà existantes. A Lubero, par exemple, « il n’y a pas de centre Ebola. Nous n’avons que l’hôpital général de référence », explique le Dr Grégoire Tshilongo de MSF. « Tous les malades passent par là et il n’y a qu'un seul triage. Nous avons une salle d’isolement pour tous les cas suspects. On peut les y garder et faire les prélèvements. « Si le test est positif, le patient est orienté dans un parcours spécifique Ebola. S'il est négatif, il est traité dans l'hôpital.

Pour MSF, cette approche à plusieurs avantages. Il n'y a tout d'abord plus de perte de temps dans la prise en charge de la maladie : le malade a accès au dépistage dès son entrée dans le parcours de soin. La mise en place de salles d'isolement dans un hôpital général limite également les risques d'infections nosocomiales. Il faudrait cependant généraliser ce dispositif, pour pouvoir doter chaque centre de santé de la région de personnel et d'infrastructures à même d'être en contact avec la maladie.

O. Dioso/AFP/Reuters/Le Potentiel


(TN/TH/Yes)