Après la réunion interinstitutionnelle dirigée ce lundi 18 mars 2019 par le président de la République, Félix Tshisekedi, les grandes décisions ont tombé. D’après Basile Olongo, Vice-ministre de l’Intérieur qui s’est confié à Actualite.cd, il a été décidé de suspendre l’installation des sénateurs élus. L’élection des gouverneurs qui était prévue le 27 mars a été renvoyée sine die. Et enfin, le procureur général près la Cour de cassation « doit ouvrir des enquêtes » sur les allégations de corruption des députés provinciaux qui ont émaillé les sénatoriales du 15 mars dernier.

Ces décisions ont été prises à l’issue de la réunion institutionnelle tenue ce lundi à la Cité de l’Union africaine. Cette réunion avait mis autour de Félix Tshisekedi le président de la CENI, le président de la Cour de Cassation, le Premier ministre, le président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, le président du Sénat, le président de la Cour constitutionnelle, le Conseil d’Etat, le président du CNSA, l’auditeur des FARDC, le Procureur général près la Cour de cassation, le Premier président de la Cour de cassation.

Après l’élection des sénateurs du 15 mars, plusieurs allégations de corruption ont été soulevées. Des manifestations de colère de certains combattants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont été observées à Kinshasa, à Mbuji-Mayi et à Kananga. Ces militants accusent certains de leurs députés provinciaux de s’être adonnés à la corruption à vendant leurs voix à d’autres candidats. A Kinshasa, sur les 12 députés provinciaux que compte l’UDPS, ces derniers n’ont élu aucun sénateur pour leur parti.

Alors que le parti est reconnu pour sa discipline, certains élus provinciaux de l’AFDC-A ont eu du mal à faire élire leurs candidats sénateurs à l’Equateur, au Haut-Katanga, en Ituri, au Kasaï Central, à Kinshasa, au Kongo Central, au Maniema et à la Tshuapa. Un manque de respect de consigne de vote qui n’a pas plu à Modeste Bahati, autorité morale de ce regroupement. Ce qui a poussé Bahati Lukwebo a tapé du poing sur la table en demandant la mise sur pied d’une « commission spéciale de discipline » afin d’obtenir « une démission immédiate des coupables ».

Dimanche dernier, Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’UDPS, avaient annoncé que les députés soupçonnés de s’être laissés corrompre seront poursuivis en justice. Il avait également demandé la réorganisation des élections sénatoriales. Mais du côté du PPRD, il y a un autre son de cloche. La Ligue des jeunes du PPRD a mis en garde les jeunes de l’UDPS après les violences du weekend dernier et le Front commun pour le Congo (FCC) s’est démarqué de la position de Kabund en appelant au parachèvement du processus électoral.

MMC


(DNK/Yes)