En participant au dernier sommet de l’environnement de Nairobi, au Kenya, le chef de l’Etat a envoyé un message clair au monde entier. Désormais, la RDC sera présenté partout où se discutent les questions touchant à l’environnement. Avec son important massif forestier et une hydrographie très diversifiée, la RDC passe véritablement pour le 2ème poumon du monde, après le bassin de l’Amazonie, au Brésil.

Au Kenya, le chef de l'Etat Félix Tshisekedi a donc lancé un signal fort au monde entier. C’est le retour sur la scène Internationale du grand géant de l’Afrique centrale qui tient à son tour à bénéficier de la manne financière que le monde est prêt à dépenser pour sauver la planète Terre.

D’ores et déjà, la Banque mondiale, présente au sommet de Nairobi, a annoncé qu’elle va mobiliser jusqu’en 2025 près de 22,5 milliards USD pour soutenir des projets touchant à la lutte contre le réchauffement climatique. Même son de cloche du côté de la Banque africaine de développement qui s’est engagée à mettre sur la table 25 milliards USD entre 2020 et 2025 pour la même cause.

Voilà une manne financière à laquelle la RDC peut bien revendiquer une part importante. Le pays a des atouts pour faire triompher sa cause. Il lui suffit maintenant de s’impliquer à fond et d’être présent partout où se discutent les questions de l’environnement. Un pas important vient d’être franchir au Kenya.

A Nairobi, le président Félix Tshisekedi a pris un engagement ferme à impliquer davantage la RDC au combat mondial contre le réchauffement climatique lié à l’effet de serre. La volonté politique est donc enfin de retour du côté de Kinshasa. A l’instar du Brésil et de l’Indonésie qui engrangent des milliards de dollars pour leur implication dans la lutte contre le réchauffement climatique, la RDC s’est ressaisit à son tour. Elle réclame également sa part dans les fonds que le monde est prêt à mobiliser pour faire face au réchauffement climatique.

Mais, en interne, au-delà de la volonté politique qui s’affirme désormais, le pays doit essayer dans la mesure du possible d’avoir l’adhésion de la population pour limiter au strict minimum le phénomène de déforestation.

La déforestation, une menace permanente

La déforestation en République démocratique du Congo (RDC), le plus grand pays de la région, a connu un taux de 0,34 % par an entre 1990 et 2010, passe depuis à 1 % par an, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle s’explique par la demande des ménages de RDC pour le bois de feu, le bois d’œuvre et les terres cultivables.

En 2016, le marché local informel a absorbé plus de 80 millions de mètres cubes de bois. Cette même année, les exportations de bois d’œuvre tropicaux issus des concessions forestières légales s’élèvent à seulement 220 000 m3, indique le ministère congolais de l’environnement.

Selon Tosi Mpanu-Mpanu, négociateur climat de la RDC et président du groupe des pays les moins avancés (PMA) lors de la Conférence de Marrakech sur les changements climatiques (COP 22), en 2016, « les pays d’Afrique centrale sont prêts à protéger la forêt, mais il leur faut d’abord réduire la pauvreté et venir à bout de certaines pratiques : en RDC, ou 9 % de la population a accès à l’électricité, 91 % des habitants se tournent vers la forêt pour leur énergie en coupant du bois, souvent de manière illégale. L’agriculture de subsistance itinérante sur brûlis avance ».

Tracer des limites

Dans un tel contexte, combattre la déforestation requiert des plans d’aménagement forestier qui reposent sur deux principes, préconisent les experts. D’une part, il faut tracer les limites des zones forestières de façon à identifier les zones à protéger absolument du fait de leur naute valeur écologique, comme les forêts marécageuses (les « séries de conservation »).

D’autre part, hors de ces zones à protéger ; il faut fixer des plans de coupe des arbres permettant le renouvellement de l’écosystème forestier concerné. Dans ces forêts, il ne s’agit jamais de coupes claires, « à blanc », mais de prélèvements de l’ordre d’un arbre par hectare (un terrain de foot) tous les trente ans.

En RDC, de tels plans d’aménagements existent aujourd’hui dans quelques grandes concessions qui assurent 73 % du bois légalement exporte. Il faut aussi concevoir des plans d’aménagement forestier durable, de manière urgente, pour les forêts communales et communautaires. Les collectivités locales doivent fixer les surfaces agricoles pour éviter leur expansion et le recul des forêts. Pour que le système fonctionne, il faut un engagement de très nombreux acteurs, depuis les communautés de base jusqu’au sommet de l'Etat.

Sur ces bases, en RDC, une stratégie de Réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+) a été validée par différentes instances internationales, dont l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), financée pour l’essentiel par la Norvège depuis 2016. L’Agence française de développement [AFD, partenaire du Monde Afrique] entend contribuer à la mise en œuvre des priorités arrêtées dans ce cadre.

Un « bien commun »

Il s’agit tout d’abord de l’essor d’une filière artisanale légale, durable, contrôlable par des autorités locales renforcées, pour satisfaire la demande nationale. »,

Econews/Le Potentiel


(TN/Rei/GW/Yes)