Par Arrêté ministériel °055/CAB/MIN/CA/PKB/2017 du 06/09/2017, la ministre de la Culture et des Arts, Mme Astrid Madi ya Ntumba, après avis de la Commission nationale des Sites et des Monuments ainsi que celui de la Commission de promotion de la Rumba sur le plan national et international, a décidé le classement de la Rumba congolaise sur la liste du patrimoine culturel immatériel national.

Un vrai évènement unique dans ce domaine depuis 1960. Ainsi, il semble bien parti le processus enclenché depuis 2012, depuis le Symposium organisé par la Commission nationale pour l’Unesco et la Commission correspondante belge francophone en vue de la promotion du patrimoine culturel congolais. L’on sait comment, depuis lors, en partenariat avec le Bureau de l’Unesco à Kinshasa, avec la Commission nationale pour l’Unesco, avec l’Agence CMCT TCG, la Délégation Wallonie-Bruxelles, Univers Group Television, Optimum, comment l’Institut national des Arts (INA) s’active à inscrire la Rumba congolaise sur la prestigieuse liste du Patrimoine mondial de l'Humanité. Fort heureusement, le ministère de la Culture et des Arts a été attentif à cette initiative de portée nationale.

Afin d’arrivera à l’étape ultime de la reconnaissance mondiale, il est bon de rappeler les critères à remplir par les Etats candidats, à savoir la reconnaissance de l’élément proposé comme ayant une valeur exceptionnelle et indéniable, au titre national et international ; la reconnaissance de la valeur pérenne de l’élément et de son enrichissement de génération en génération ; l’adhésion de la communauté à cette reconnaissance; l’adhésion de la société des scientifiques et des chercheurs spécialistes ; la prise en compte formelle par l’Etat concerne de l’importance nationale de l’élément ; la constitution des inventaires et des « pièces à conviction » probants par rapporta la valeur de l’élément.

S’agissant du processus, les animateurs du projet ont rempli presque tous les critères, et une requête a été adressée à l’Unesco-Paris, via la Commission nationale pour l’Unesco, afin d’obtenir des appuis en termes de consultation nationale et internationale concernant particulièrement les inventaires. On peut se réjouir que depuis une vingtaine d’années, des travaux de recherches de pointe, au Congo et à l’étranger, sont menées par des universitaires et par des indépendants pour relever ces caractéristiques d’odyssée et d’épopée, tout en les reliant à des stratégies historiques, scientifiques et artistiques de coalition et de réseautage vis-à-vis des autres pays et des autres continents concernés, comme le Congo-Brazzaville, l’Angola, le Cameroun, le Brésil, Cuba ; ou comme l’Amérique latine en général, l’Europe latine, l’Afrique et sa diaspora.

A l’Institut National des Arts par exemple, les chercheurs ont mis au point, principalement grâce à des logiciels spécialisés, des méthodes de notation avec comme objectif essentiel le passage d’une musique somme toute orale à une musique contemporaine écrite sur partitions et avec possibilité d’une réorchestration relevée, inédite. Deux anthologies ont ainsi été produites à ce sujet par les soins de la Section Musique de l’INA, en partenariat avec-la Délégation Wallonie-Bruxelles. Il reste à présent que la musique congolaise moderne, à travers ses textes littéraires les plus parlants et les plus politiques, soient enseignes à nos enfants, au nom de leur édification culturelle et intellectuelle, au nom de la promotion des pièces maitresses conformes à nos identités culturelles nationales.

Le Potentiel


(TN/Milor/Yes)