Il est certain que ce qui s'est passé dans cette partie du pays est extrêmement grave. Le président de la République a diligenté une mission d'enquêtes à Yumbi, afin de mener des enquêtes indépendantes et impartiales, afin de déterminer les responsabilités. D'autre part, c'est une mission de l'auditorat militaire », a indiqué Marie Ange Mushobekwa.

C'est à l'issue de ces enquêtes, selon elle, que les conclusions des autorités congolaises sur le drame de Yumbi seront publiées. « Laissez-nous mener les enquêtes jusqu'au bout. Nous allons établir les responsabilités et les coupables répondront de leurs actes quelles que soient les fonctions qu'ils occupent» a souligné Marie Ange Mushobekwa.

Le rapport d'une mission d'enquête spéciale de l'ONU, publié mardi 12 mars à Genève (en Suisse), détaille les horreurs de la violence de décembre 2018 dans la province de Maï-Ndombe. Il révèle de graves attaques intercommunautaires menées sur quatre sites, planifiées et exécutées avec le soutien des chefs coutumiers. D'après ce rapport, les attaques étaient dirigées et ciblées.

Une assistance multisectorielle en vue 


Les humanitaires, sous la houlette de la Coordination des affaires humanitaires (Ocha), ont lancé mercredi 13 mars une assistance multisectorielle en faveur de 15 000 personnes dans le territoire de Yumbi (Mai-Ndombe). Ocha a fait cette annonce à la conférence bihebdomadaire des Nations unies à Kinshasa, au lendemain de la publication du rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme sur la crise à Yumbi.

« En complément aux interventions de première urgence menés au lendemain de la crise dans le secteur de la santé, l'assistance humanitaire multisectorielle sera lancée aujourd'hui (mercredi) en faveur de plus de 15.000 personnes (déplacés, retournés et familles d'accueil) qui devront bénéficier d'assistance en vivres » ; a expliqué Joseph Mankamba, assistant en communication à Ocha.

Selon lui, ces interventions seront suivies prochainement « par une réponse en articles ménagers essentiels, abris en situation d'urgence, eau, hygiène et assainissement, santé et nutrition.» La mission d'évaluation, menée en début de l'année, estime le nombre de personnes déplacées internes à 12.500 tandis que quelque 16.000 personnes se sont réfugiées en République du Congo. Approximativement 1000 habitations des villages Yumbi, Bongende et Nkolo, 17 écoles et 4 centres de santé ont été détruites.

Dans le même registre, Ocha annonce la reprise d'activités humanitaires à Kamako dans le Kasaï, à la suite du retour au calme dans cette zone.

Radio Okapi/Le Potentiel


(TN/Rei/GW/Yes)