Après l’alternance consacrée par l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, les Etats-Unis travaillent désormais pour un retour rapide de la paix en RDC. Le « Monsieur Afrique » de Donald Trump a entamé une tournée africaine qui va se terminer dans la région des Grands Lacs. Tigor Nagy va prendre langue avec les dirigeants du Rwanda et de l’Ouganda, pays réputés influer négativement sur la stabilité de la RDC. Selon Washington, l’avènement du nouveau pouvoir à Kinshasa devrait rimer avec la fin des faiseurs de rois qui entretiennent le chaos en RDC et dans la sous-région.

Les Etats-Unis ont décidé de s’impliquer à fond dans la stabilité de la République démocratique du Congo. Selon Washington, il est temps que la RDC sorte du long cycle de violences qui ont constitué un frein au développement des affaires dans le pays. L'administration américaine a inscrit la RDC dans les priorités de sa politique africaine et travaille pour le retour rapide de la paix avant une stabilité durable de ce géant des Grands-Lacs. Ce qui ouvrirait grandement la porte aux affaires et à l’expansion des intérêts économiques autant dans la toute région.

Après le passage en RDC de son envoyé spécial dans la région des Grands-Lacs, Peter Pham, c’est le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Tigor Nagy, qui est attendu à Kinshasa. Sauf imprévu, c’est le mercredi 13 mars que le « Monsieur Afrique » de Donald Trump arrive à Kinshasa. Mais, bien avant d'atteindre la RDC, le diplomate américain passera par l’Ouganda et le Rwanda.

Le choix de ces deux escales n’est pas anodin. Il procède d’un schéma stratégique bien tracé depuis Washington. Il s’agit d’un message fort que Washington tient à envoyer à tous ceux qui ont toujours tiré les ficelles dans la déstabilisation de la RDC. Au nombre de ceux-ci figurent le Rwanda et l’Ouganda, dont la mainmise dans les affaires intérieures de la RDC est un secret de polichinelle.

L’on se rappelle que, depuis 1996, tous les mouvements rebelles sévissant en RDC sont partis soit de l’Ouganda, soit du Rwanda. A Washington, on est bien convient de cette évidence. Au moment où la RDC inaugure la première alternance démocratique de son histoire, le président américain Donald Trump redoute la persistance des faiseurs des rois et des seigneurs de guerre.

Kampala et Kigali : deux escales stratégiques

Pour le chef de l’Etat américain, le moment est arrivé de faire les affaires avec la RDC. Mais, le préalable, selon lui, est d’étouffer tous les foyers de tensions d’où peut partir le vent de déstabilisation de la RDC. Vu de Washington, Kigali et Kampala sont des cibles idéales.

Le passage dans ces deux pays du sous-secrétaire d'Etat américaine en charge tient à dissuader aussi bien Kigali que Kampala quant à leur implication dans ce qui se passe chez leur voisin commun. Ils devraient se mettre à l’écart des affaires internes de la RDC. Le plus évident est que les Etats-Unis veulent enfin construire un partenariat stratégique et solide avec les nouveaux dirigeants de la RDC. Pour s'engager sur cette voie, Washington a pris le soin d’informer tous les pays qui ont, par le passé, exercé une nette influence négative sur les affaires intérieures de la RDC.

Ce n’est pas pour rien qu’avant d’entamer son périple diplomatique en Afrique, Tigor Nagy a commencé par la France et la Belgique. C’est tout un message. En retenant le Rwanda et l’Ouganda comme ses deux principales destinations dans la région des Grands Lacs, Washington a d’une certaine manière voulu mettre en garde ces deux pays. Là aussi, le message est limpide.

A l'escale de Kampala, des sources diplomatiques rapportent que le diplomate américain, a informé Kampala de son désir de travailler avec les nouvelles autorités congolaises. A ce titre, Kampala a été mis au courant de ce que prévoient d’entreprendre les Etats-Unis en RDC. De l’avis de Washington, l’Ouganda devrait mettre fin à son entreprise de déstabilisation de la RDC.

Les mêmes sources renseignent que les Etats-Unis ont l’intention de faire de la RDC leur hub dans la région des Grands Lacs, compte tenu notamment de sa position stratégique et surtout de ses immenses ressources naturelles. Si bien qu’une tentative de déstabilisation viserait directement les Etats-Unis, a fait observer le diplomate américain. Dans ce nouvel élan, les Etats-Unis prévoient déjà de signer un partenariat stratégique avec la RDC, convaincu des engagements du président Félix Tshisekedi à travailler pour la refondation de la RDC.

C’est dire que les Etats-Unis ont déjà fait leur choix. La sécurité et la stabilité de la RDC sont au cœur de la nouvelle politique africaine de Washington. L’Ouganda et le Rwanda ont été prévenus. Autant qu’après la période de gloire ou ces deux pays sont presque passés pour la prunelle des yeux des Américains, Washington est en voie de réorienter sa politique étrangère dans la région des Grands Lacs. Déstabiliser la RDC à partir aussi bien de l’Ouganda que du Rwanda ne serait plus toléré, se dit-on dans les couloirs de la Maison blanche.

Une mise en garde que Donald Trump a tenu à envoyer de vive voix à Kampala et à Kigali par l’entreprise de son « Monsieur Afrique ». C’est dire qu’entre Washington et Kinshasa, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Une ère qui augure de bons espoirs pour le retour d’une paix durable en RDC; gage de développement et de l’éveil du grand géant de l’Afrique centrale.

Le Potentiel


(TH/GW/Yes)