Personnage de nombreux talents‘ l'Ivoirien fut poète, romancier, homme de théâtre. mais aussi homme politique et ministre de la Culture sous Houpnouet-Boigny. Proche du Front populaire ivoirien, il avait pris fait et cause pour Laurent Gbagbo alors que celui-ci était incarcère depuis 2011 au centre de détention de la CPI, à La Haye (Pays-Bays).

L'auteur de Climbie et d'autres opus devenus des classiques de la littérature africaine. fut le premier écrivain africain dont on a célèbre le centenaire de son vivant. Rendant hommage à laine a l’occasion de son centenaire en 2016, le romancier Koffi Kwahule écrivait dans Jeune Afrique « Dadié est à la littérature ce qu’Houphouët est à la politique «  Autrement dit, un ancêtre incontournable. Voire même la matrice à partir de laquelle la quelle la littérature ivoirienne est née « Ecrire est, pour moi, un désir d’écarter les ténèbres, un désir d’ouvrir à chacun des fenêtres sur le monde » avait déclaré l’écrivain tors de la cérémonie du centenaire Climbié, son roman sans doute le plus connu, publie en 1956, est le premier ouvrage de fiction ivoirien.

Avec sa pièce Les Villes, jouée à Abidjan en avril 1934. Dadie a donné la toute première pièce de théâtre du corpus dramatique de l’Afrique francophone. Enfin, last but not least, il fut le premier et le seul à remporter deux fois le grand prix littéraire de l’Afrique noire, la première fois en 1965 avec son roman Patron de New York, et la deuxième fois en 1968 avec un autre roman La Ville ou nul ne meurt. Né en 1916 à Assinie, non loin d’Abidjan, sur les rives de l’Atlantique, le futur écrivain a grandi clans une famille ou combats politiques et engagement n’étaient pas de vains mots père était fondateur du premier syndicat agricole africain Dadie s’engagea clans l’activisme anticolonial, au sein du Rassemblement démocratique africain (RDA), formation créée sous l’impulsion de Felix Houphouet-Boigny. Au sortir de la Seconde Guerre mondiales avec le retour au pays des soldats africains qui avaient participé aux batailles sur les fronts européens et avaient vu l'Europe se déchirer dans une longue et terrible guerre fratricide, les colonies africaines furent secouées par de timides mouvements de libération. Avec ses compagnons de lutte pour l’indépendance, Dadie fut arrête et emprisonne en 1949 pour « activités anti-françaises » Il fera seize mois de prison, avant d’être relâche au bénéfice d’un non-lieu

Du théâtre à la politique...

L'engagement politique de Dadie le conduisit des cabinets ministériels au gouvernement. Il fut l’un des piliers de l’administration culturelle ivoirienne pendant la longue présidence d’Houphouet Boigny. D’abord chef de cabinet du ministre de l'Education nationale, puis directeur des services de l’information (1959-61), directeur des Beaux-Arts (196263) et des affaires culturelles (1973-1976), il finira sa carrière politique en tant que ministre de la Culture et de l’information, poste qu'il occupa entre 1977 et 1986 Lhomme avait d’ailleurs depuis longtemps pris fait et cause pour Laurent Gbagbo, allant jusqu’à assumer des 2002 la direction du Congres national de résistance pour la démocratie (CNRD), mouvement mis en place par Simone Gbagbo pour la défense de son mari. En 2016, 3 l’occasion de son centenaire, il avait lancé une pétition publique pour réclamer la libération de Gbagbo, rappelant que « depuis plus de cinq ans la CPI peine é apporter la moindre preuve matérielle au soutien des charges retenues contre Laurent Gbagbo ».

La pétition avait recueilli 26 millions de signatures! Les prises de position de Bernard Dadié contre le régime ivoirien en place n'ont pas toutefois empêché le ministre de la Culture d'Alassane Ouattara de participer à la cérémonie de remise de prix à l’écrivain par l'Unesco, qui s'est déroulée à Abidjan le 11 février 2016.

Le Potentiel


(TN/Milor/Yes)