Dans une correspondance datée du 20 février 2019 et adressée au Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, dont une copie est parvenue au Phare, dix mouvements politico-militaires lui font part de leur décision commune de mettre fin à la lutte armée, de déposer les armes, de démobiliser leurs troupes et de les intégrer dans l’armée régulière et, enfin, de participer à la reconstruction du pays. Ils l’informent également de la mise sur pied d’une plate-forme dénommée « Rassemblement des Personnes Politico-Militaires pour la Consolidation de la Paix »  ( R.P.M.P.M.P).

Concrètement, les forces négatives ayant tendue la main au nouveau Chef de l’Etat, pour la paix des braves, sont le Front  du Peuple Congolais pour le Changement et la Démocratie (FPCD) du lieutenant général John Tshibangu Bokaka, l’Armée de Résistance Populaire (ARP) d’Olel Munene et le colonel Kazamba Mukala (chef d’état-major), la Force de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) des colonels Matata Banaloki Cobra et Mbadhu Adirodu, du Mouvement Politico-Coutumier pour le Changement du Congo (MPCCC/ Kamuina Nsapu) du chef coutumier Bakenge Tujibikile Fernand (président) et Mputu Nkongolo Ally, du Front Populaire pour la Justice au Congo du colonel Charif Manda Ndadja (président) et Way Aligo Yani, des Enyele du chef Magbama, du Front Congolais des Congolais Indépendant( FCI) du prof Jimmy Amumba Linganga (président), de Les Nduma Defence of Congo de Ntabo Tamberi Sheta, de l’Armée de Libération du Peuple Congolais/Mouvement (ALPC/M) de Toongo Taban Mambu (président) et la Force pour la Bonne Gouvernance du Congo (FBGC) de Singoma Rehema Ramazani (président).

Quatre personnalités sont également signataires de ce pacte de paix : Floribert Ndjabu Ngabu, Malivo Kangaba Jeannot, Mbdina Iribi Pierre et Mme Frieda Atalatala.

A en croire ces seigneurs de guerre, la motivation profonde de leur main tendue au Président de la République est l’aboutissement heureux du processus électoral à l’alternance démocratique qu’ils souhaitaient ardemment, à l’instar de plus de 80 millions de Congolaises et Congolais. Ayant pris acte de l’élection et de l’investiture de Félix Tshisekedi comme Président de la République ainsi que du départ de Joseph Kabila de la tête du pays, ils estiment que leurs activités militaires sont désormais sans objet. D’où leur autre résolution de créer « une plate-forme pour la promotion et la consolidation de la paix… dont le but est de réunir, autour d’une même table, tous les belligérants afin de mettre fin aux hostilités et de participer à la pacification du pays ».

Après avoir fait  le choix de la paix, les chefs des dix mouvements politico-militaires sus évoqués attendent impatiemment un signal du Chef de l’Etat, en vue de la finalisation du processus de leur renonciation à la lutte armée. On croit savoir que Félix Tshisekedi, qui s’est inscrit dans l’optique de la réconciliation dans son discours d’investiture, ne va pas tarder à répondre positivement à la main tendue des compatriotes qui viennent de manifester leur ardent désir de faire retrouver au pays le chemin de la paix durable et de mettre la main à la pâte pour sa reconstruction.

Partisans d’une table rase pour la paix à l’Est du pays et ailleurs, le Chef de l’Etat ne pourra qu’apprécier, à sa juste valeur, la profession de foi de ces seigneurs de guerre qui sollicitent sa compréhension, en prenant à témoin la communauté nationale, les Nations Unies, l’Union Africaine et la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe).

Le peuple congolais forme l’espoir que les parrains internes et externes de certains de ces mouvements rebelles ont capté le message cinq sur cinq et qu’ils vont s’interdire de planifier, à l’avenir, des plans de déstabilisation du Grand Congo, qui ne rêve que de paix et de développement.

Kimp/Le Phare


(BT/GW/Yes)