Déclaré élu au premier tour par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), Macky Sall peut désormais dormir tranquille. La commission présidée par le juge Demba Kandji a confirmé les résultats donnés par le premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne, par ailleurs directeur de campagne de Macky Sall. Ce, 4 heures après la fermeture des bureaux de vote.

D’après les résultats donnés par le juge Demba Kandji, sur 6 683 043 inscrits, il y a eu 4 426 444 votants, 42 465 bulletins nuls et 4 383 879 de suffrages valablement exprimés. De ces suffrages, Macky Sall a obtenu 2 554 605 voix, soit 58,27 %. Il est suivi d’Idrissa Seck : 898 674 voix, soit 20,50% ; d’Ousmane Sonko : 687 065 voix, soit 15,67% ; d’Issa Sall : 178 533 voix, soit 4,07% et Madické Niang : 65 002 voix, soit 1,48% ferme la marche.

Des résultats aussitôt rejetés par les 4 candidats de l’opposition qui, dans une déclaration commune, soutiennent « que le candidat sortant a confisqué la volonté du peuple sénégalais et sera seul à assumer les conséquences face au peuple et face à l’histoire ». Une déclaration qui laisse planer des troubles pour sur le quinquennat de Macky Sall.

De nombreuses irrégularités

Cette élection au premier tour a surpris plus d’un. En effet, le président sortant n’a pas réussi à franchir la barre des 50% dans nombreuses localités à forte densité comme Dakar, Pikine, Guédiawaye, Mbacké, Thiès, Ziguinchor… C’est cette contre-performance de la mouvance présidentielle qui a laissé planer l’éventualité d’un second tour.

Sauf que le président sortant a largement remporté le scrutin dans le milieu rural et dans ses fiefs du Sine-Saloum, le Fouta et dans le sud-est du pays. Ce sont ces régions qui ont sauvé Macky Sall d’un second tour qui lui aurait été fatal.

Si le scrutin s’est tenu dans le calme, de nombreuses irrégularités ont été notées sur l’ensemble du territoire national et au niveau de la diaspora. De nombreux électeurs n’ont pas voté à cause de la modification de la carte électorale.

Celle-ci a eu pour conséquence, les changements du lieu de vote de nombreux électeurs sans en être informés. D’autres ont vu leur lieu de vote déplacer d’une région à une autre.

Sans oublier de nombreuses suspicions de l’opposition sur la modification des procès-verbaux. D’après les opposants, de nombreux PV ont été falsifiés. Selon eux, les tenants du pouvoir ont scanné les signatures des mandataires de l’opposition dans les bureaux de vote. Ils soutiennent aussi que la Commission Nationale de Recensement des Votes, n’a pas eu tous les PV issus des Commissions Départementaux de Recensement des Votes (CDRV).

François Mendy/Le Potentiel


(TN/PKF)