Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, présente ce samedi 2 mars à l’Esplanade de l’Echangeur de Limete, son « Programme d’urgence pour les 100 premiers jours ». C’est ce que renseignent les invitations que le protocole de la présidence de la République a distribuées la veille de cette manifestation.

Au regard du programme de cette manifestation, outre la presse, la présidence de la République a convié tous les chefs des corps constitués, les membres du Conseil supérieur de la magistrature ainsi que les représentants du corps diplomatique.

La question qui est sur toutes les lèvres tant dans l’opinion publique nationale qu’internationale est « Pourquoi une telle initiative ? Quelles seraient les motivations profondes qui ont poussé le président de la République à anticiper sur ses cents premiers jours? »

Pour rappel, le chef de l’Etat a eu à présenter pendant la campagne un projet de société. Bien plus, lors de son discours d’investiture, il a présenté solennellement les grandes lignes de son programme quinquennal.

Pour le cas d’espèce, Félix Tshisekedi avait présenté, le 24 janvier au Palais de la nation, les 8 chantiers sur lesquels il comptait mener son action politique durant son premier quinquennat à la tête de la République démocratique du Congo. Son action se décline en : 1. La pacification de tout le territoire national en accélérant la lutte contre l’éradication des groupes armés qui sévissent et sèment la désolation auprès de nos populations ; 2. La lutte contre la pauvreté par des actions sociales et une politique novatrice de cohésion nationale ; 3. La réhabilitation et la consolidation d’un Etat de droit à travers des institutions solides, de proximité et équitables au service de l’emploi, de la jeunesse, de l’éducation, de la santé et de tous nos enjeux économiques et sociaux ; 4. Une lutte efficace et déterminée contre la corruption et les antivaleurs notamment l’impunité, la mauvaise gouvernance, le tribalisme et autres ; 5. La promotion de la presse et des médias pour en faire véritablement un quatrième pouvoir ; 6. La valorisation de notre capital humain par la promotion des jeunes et des femmes ; 7. Le développement des milieux ruraux par la construction des infrastructures sociales de base pour mieux maîtriser l’exode rural ; 8. La simplification des procédures administratives dans les secteurs clé de la vie nationale pour favoriser le climat des affaires, le développement du tourisme, la libre circulation des biens et des personnes et l’accessibilité du citoyen à tous les services de l’Etat.

Dès lors, il y a lieu de s’interroger sur ce qui motiverait cette précipitation à présenter un programme d’urgence juste pour les 100 premiers jours alors que les Congolais attendent justement que le président de la République s’investisse effectivement dans sa fonction de garant de la nation et s’occupe des doléances légitimes des populations congolaises. A quoi rimerait la présentation d’un programme de 100 premiers jours alors que le nouveau gouvernement n’est pas encore connu ?

Ce questionnement taraude les esprits des uns et des autres dont la préoccupation primordiale reste plutôt les premiers gestes concrets de rupture avec l’ère Joseph Kabila.

Les premiers signaux

Le chef de l’Etat a annoncé récemment les couleurs depuis Windhoek, en Namibie, quand il déclarait qu’il n’entendait pas être un président protocolaire qui règne mais ne gouverne pas. Il a inscrit son mandat dans la vision du changement afin de rompre avec le passé. La corruption qui ronge la société congolaise à tous les niveaux sera combattue, a-t-il promis, avec la dernière énergie en recourant à toutes les « méthodes démocratiques possibles ».

De l’avis du chef de l’Etat, revêtir une charge publique ne devrait plus être un luxe en RDC. Les commis de l’Etat, avait-il renchéri, seraient désormais soumis à un Code de bonne conduite qui les lierait à la nation. Autant dire que Félix Tshisekedi a démarré son mandat en prenant la mesure de l’urgence à redresser la société congolaise, exsangue dans plusieurs de ses pans.

Prenant à contrepied le Front commun pour le Congo, Félix Tshisekedi a même dit, sans langue de bois, qu’il allait nommer un informateur pour identifier, conformément à l’article 78 de la Constitution, la majorité à l’Assemblée nationale. C’est une disposition constitutionnelle sur laquelle le chef de l’Etat ne veut pas transiger.

Le moment de convaincre

Toute l’attention des Congolais sera dirigée vers l’Esplanade du Palais de l’Echangeur de Limete ce samedi où le président de la République va présenter son programme dit d’urgence pour les 100 premiers jours. Tout le monde est curieux d’en découvrir les grandes lignes. D’ailleurs, le peuple a déjà ses attentes qui sont quasi permanentes : résorber le chômage par la création d’emploi, pacifier l’ensemble du pays, amélioration des conditions socioprofessionnelles notamment des fonctionnaires, militaires et policiers, réhabiliter la justice.

Quoiqu’il en soit, les Congolais seront attentifs au discours du chef de l’Etat ce samedi et espèrent obtenir des réponses à toutes leurs préoccupations qui les tenaillent. Ainsi, le peuple congolais pourra de lui-même jauger et se dire rassuré quant à l’avenir.

Le Potentiel


(T.N/PKF)