Les populations de cités de yumbi, Bongende et Nkolo risqueraient de ne pas participer aux élections législatives de mars 2018 faute de carte d’électeur. Les habitants de cette partie de la République ont perdu leurs cartes d’électeur lors de l’attaque perpétrée à Maï-Ndombe par des assaillants Tende (tiene) accompagnés par certains éléments incontrôlés de la Police nationale congolaise(PNC) et des Forces des armées de la République démocratique du Congo (FARDC) recrutés par les commanditaires de cette guerre civile contre les populations Nunu-bobangi.

Cette attaque a fait plus de 900 morts sans compter les déplacés et les disparus. Et aussi beaucoup d’habitations ont été incendiées. Organiser les élections sans tenir compte de cet aspect, la population est donc menacée d’exclusion des élections législatives de mars 2019. Elle éprouvera également une difficulté pour circuler en République démocratique du Congo. Raison pour laquelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a intérêt à reprendre l’opération de remise de carte d’électeur à la population de Yumbi, Bongende et Nkolo avant d’organiser les élections législatives de mars 2019.

En République démocratique du Congo, la carte d’électeur fait aussi office de carte d’identité. Les Congolais disposent, comme l’unique document de valeur juridique d’identité, de permis de conduire ou de passeport. Et pourtant, la majorité des Congolais n’ont pas de véhicule et n’effectuent pas de voyage à l’extérieur du pays. A noter qu’il n’est pas facile d’obtenir un passeport en RDC. Cela est un casse-tête chinois. Car, le passeport congolais passe pour l’un des plus chers au monde, il coûte au minimum 185 dollars américains. Ce qui est onéreux pour un pays dont un habitant vit en moyenne d’un dollar par jour.

Sans oublier de longues démarches à mener pour l’obtention d’un passeport en République démocratique du Congo dans le délai. Le problème d’identité s’est aggravé en République démocratique du Congo depuis le 17 mai 1997, lors de l’avènement de l'AFDL à Kinshasa, ou toutes les cartes d’identité de la deuxième République ont été détruites.

Même s’il faut reconnaitre que cette situation date de longtemps, mais on sait que lors de la deuxième République, la population zaïroise de l’époque avait une carte d’identité de la couleur verte, en matière plastique. Appeler parfois « Accordéon ». Cette carte a été éditée vers le début de l’année 1970, suivie d’une autre carte biométrique expérimentée à Kinshasa. Cette dernière n’a pas connue le succès et était donc jetée dans les oubliettes.

Mais avant et après l’indépendance, le Congolais avait un livret d’identité. C’est grâce à ce document officiel que les autorités de l’époque arrivaient à contrôler les mouvements migratoires internes. Le rôle d’une carte d’identité dans un pays est de permettre d’identifier les nationaux et les distinguer d’avec les étrangers. Elle est un élément-clé de la sécurité d’une nation.

Delphin Bateko Moyikoli/Le Phare 


(TN/TH/GW/Yes)