La dette sociale de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP) en fin août 2017, lors de l'entrée en fonction de l'actuelle direction générale, s’élevait à 79.304.841.262,90 FC, soit 49.971.544,59USD, indique une note d'information de la direction générale sur la situation générale de cette société commerciale, dont une copie est parvenue vendredi à l’ACP.

Selon la source, à la même période, le solde de la trésorerie de l’entreprise était négatif, soit -1.411 921, 26 USD, les ressources de la société en ce qui concerne tous les départements s’élevaient à 35.627.380,44 USD alors que les décaissements étaient de 37039.307,70 USD.

En comparant la situation de la trésorerie de cette période et en rapprochant les encaissements et les décaissements, démontre la source, l’on note que la société ne peut résoudre les problèmes de son redressement sans un apport de capitaux, soit d'origine externe, soit à travers la réalisation de certains actifs.

La même source, révèle qu’à la période précitée, l’effectif général du personnel de la SCTP était de 20.872 agents dont 7.783 agents en activité et 13.089 retraités. Elle fait remarquer qu’au regard de l’âge moyen très avancé de 53 ans, les départs à la retraite se sont intensifiés.

Ainsi au 31 décembre 2017, les effectifs des agents actifs étaient de 7.663 à 1.072 pensionnes debout. En outre, souligne le document, l’enveloppe globale des arriérés de salaires des agents et de décomptes finals arrêtés à cette période s'élevait à 76.444.318.842,79 FC, soit 48.169.073,00 USD. Jusqu’au 31 août 2017, les arriérés de salaires, de rentes, de décomptes finals et d’avantages sociaux s’élevaient à 25 millions USD.

Des indicateurs illustrant les contraintes dans lesquels se trouve la SCTP

Par ailleurs, indique le document, la situation dans laquelle se trouve la SCTP est illustrée par les indicateurs particuliers à savoir la vétusté et l'insuffisance des équipements et des infrastructures, le déséquilibre financier chronique ayant conduit à vivre d’expédients et sous forme de découverts bancaire, de nantissement des recettes d'exploitation, et même des avances clients contractées a des conditions financières onéreuses.

Ainsi pour le mois d’août 2017, le chiffre d'affaires attendu était de 6.370.977,49 USD grevé de nantissements de 443.939 ,48 USD et de paiements en compensation de1.176.511,00USD, soit des encaissements attendus de 4.750.527, 01USD.

La masse salariale mensuelle représente 83% des encaissements

La même source indique que la masse salariale mensuelle quant à elle, représente 83% des encaissements attendus dumois. Cette situation a conduit à l’accumulation des arriérés de salaires et des avantages sociaux reconnus aux agents. A ces déficiences, la source note levieillissement dupersonnel, les méthodes de travail et de gestion devenus désuètes, limitent le niveau d'activité de l’entreprise, la mettant dans une situation défavorable dans un environnement de plus en plus compétitif. En 2015, le Chemin de fer Kinshasa-Matadi (CFMK), n’a évacué que 2% du tonnage manutentionné aux ports de Matadi et de Kinshasa, contre 10% en 2016, rappelle la source. Cette proportion est même tombée à 0,98% en 2016.Ce faible niveau d’activité ne permet pas au département de CFMK de couvrir les charges d’exploitation. La même situation s'observe dans tous les autres départements opérationnels.

L’entreprise souffre aussi de ses propres dysfonctionnements intenses, notamment une gestion financière décentralisée en l’absence de mécanismes de contrôle efficaces, une politique de tarification désarticulée donnant lieu à de longs détails entre la production et la facturation et à la perte des client au points de rupture de charges, des difficultés de recouvrement des créances de la société auprès de l’Etat et de certaines entreprises.

ACP


(TN/Rei/GW/Yes)