On le sait, depuis mercredi dernier, la plénière de la nouvelle Assemblée nationale a validé les pouvoirs de 485 députés nationaux, en attendant la clôture du contentieux électoral examiné par la Cour constitutionnelle.

Les 485 élus du peuple sont reconnus provisoirement députés nationaux jusqu'à la publication par la Haute Cour de la liste définitive des résultats des élections de la députation nationale.

Cette validation de mandat est liée à la désignation de l'Informateur par le chef de l'Etat. En effet, cet Informateur sera chargé d'aller identifier de quel côté se trouve la majorité parlementaire parmi les 485 députés nationaux dont les pouvoirs ont été validés. Ils sont de ce fait devenus des députés effectifs. Il n'y a donc plus aucun obstacle pour que l'Informateur soit désigné et se mette au travail pendant 30 jours renouvelables une fois. On peut dire, en principe, que la désignation de l'Informateur est imminent. Même si, coté FCC, la plateforme de Joseph Kabila, on ne l'entend pas du tout de cette oreille.

Ils estiment, eux, qu'ils ont déjà cette majorité parlementaire et qu'il n y a pas donc pas lieu de désigner inutilement un Informateur.

Il faut plutôt passer à l'étape du Premier ministre. A l'UDPS, on rejette cette façon de voir du FCC sur la question de l'Informateur et on argumente qu'effectivement qu'ils sont majoritaires à l'Assemblée nationale, il n'y a pas de doute là-dessus, mais il faut formellement identifier cette majorité en question.

D'où, la nécessité de la désignation d'un Informateur pour ce faire comme en 2006 et en 2011. Après la désignation de l'Informateur, viendra le plus rude: la nomination du Premier ministre et la formation gouvernement qui s'en suivra. Généralement, c'est d'interminables et difficiles tractations. Du fait qu'il y a plusieurs prétendants à tous les niveaux et à tous les postes, mis en jeu par la nouvelle législature. En 2006, malgré que Antoine Gizenga est devenu Premier ministre, conformément à l'Accord de gouvernement signé par le PALU et l'ancienne majorité présidentielle (AMP), la formation de son équipe a pris beaucoup de temps, du fait qu'il s'était fixé un critère restrictif pour les ministres, en excluant de ses listes tous ceux qui avaient collaboré avec le régime du Maréchal Mobutu.

En 2011, après que le patriarche katangais Charles Mwando Nsimba, désigné Informateur, eut déniché une majorité parlementaire proche de l'AMP de Joseph Kabila, celui-ci est resté impénétrable et a gardé le mystère total sur le nom du Premier ministre.

Plusieurs noms des primaturables sont avancés. Mais, Kabila garde le secret total pendant plusieurs semaines pour lâcher un soir, à la surprise totale le nom du Premier ministre en la personne d'Augustin Matata Ponyo, ministre des Finances du gouvernement sortant d'Adolphe Muzito, comme cet oiseau rare.

Son nom n'avait figuré dans aucun pronostic des médias. Même scénario aujourd'hui en 2019. Joseph Kabila Kabange, qui n'est plus Président de la République, garde sa majorité écrasante à l'Assemblée nationale où il aligne quelque chose comme 350 députés nationaux.

C'est donc lui, par conséquent, qui est le chef de cette majorité parlementaire qui va designer le prochain Premier ministre pour nomination au chef de l'Etat.

Comme d'ordinaire, Joseph Kabila est entré dans son secret pendant que les noms des probables Premiers ministres sont publiés par la presse. Il pourrait encore surprendre après avoir fait durer le suspense… comme en 2011.

Kandolo M./Forum des As


(BT/Yes)