Les 15 suspects arrêtés à la suite des tueries de Yumbi, Nkolo et Bongende dans la province du Maï Ndombe en décembre dernier, ont été transférés depuis hier mardi 12 février à la prison de Ndolo à Kinshasa, confient des sources militaires relayées par Radio Okapi.

Selon l’administrateur du territoire intérimaire de Yumbi cité par la même source, ces massacres des populations dans cette partie de la province du Mai Ndombe ont fait plus de 500 morts.

Ce, alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme parle de plus de 900 morts entre les 16 et 18 décembre 2018 dans quatre villages de ce territoire.

Les personnes arrêtées seront déférées devant la justice militaire pour avoir opéré avec des armes de calibre12 et des armes de guerre.

Les spécialistes contactés par la même source, précisent qu’elles présentent des indices sérieux de culpabilité dans ces tueries de Maï Ndombe.

Et d’ajouter : «Les enquêtes sont en cours » pour déterminer l’origine de ces armes et l’identité des tireurs de ficelles dans ce conflit intercommunautaire, selon les mêmes sources.

La famine après les tueries

Aucune activité commerciale n’est perceptible dans cette cité de la province de Maï-Ndombe, après les tueries de mi-décembre. « Il y a la famine. Tout a été ravagé et la population a besoin de manger ».

C’est le cri de cœur lancé par l’administrateur intérimaire de Yumbi, le colonel Olivier Gasika à la radio onusienne.

Yumbi vit essentiellement de la pêche et de l’agriculture. Une activité qui ne marche plus. Les habitants sont en fuite. Ils ont trouvé refuge dans les villages voisins.

« Nous sommes vraiment en difficulté. On a eu beaucoup de pertes matérielles », se désole Caroliche, l’un des habitants de Yumbi à Radio Okapi.

Les tueries qui ont endeuillé des familles à Yumbi ont occasionné la perte des matériels de pêche des habitants. Ecoles et maisons sont détruites. L’année scolaire est menacée.

«Les gens n’ont plus de maison, et de pain. Rien ne va», se plaignent les résidents. Ils appellent l’Etat à leur venir en aide. Ils plaident aussi pour le retour rapide de la cohabitation pacifique entre les Batende et le Banunu pour faire face à cette crise socioéconomique.

«Nous leur demandons seulement de revenir. La cohabitation est inévitable. C’est le destin qui a voulu que nous partageons avec eux ce territoire », affirme un autre habitant à la même source.

Depuis plusieurs années, les deux tribus à savoir, Batende et Banunu ont toujours vécu ensemble. A la mi-décembre, des conflits foncier et politique ont été à la base des affrontements entre les deux peuples, occasionnant des centaines de morts et des déplacements massifs.

Forum des As 


(BT/Yes)