L’annulation du contrat avec la BGFIBank, de l’ordre de 30.000.000
 Usd, souscrit par le Directeur général Mukoko Samba, remboursable à un taux d’intérêt de 15% pendant 4 ans, l’hypothèque de 6 immeubles à la hauteur de 42.500.000 Usd et le paiement de 19 mois d’arriérés de salaires figuraient au départ, au nombre des revendications des agents de la SCTP (Société Commerciale des Transports et Ports) Mais après le déclenchement, le jeudi 31 janvier, d’une grève dite illimitée, ils ont intégré, dans leur cahier de charges non écrit, le limogeage du Directeur général Daniel Mukoko Samba et de la Présidente du Conseil d’Administration, Vicky Katumwa.

Malgré le paiement en catastrophe du 13ème mois le vendredi le 1er février 2019, la grève s’est radicalisée. Lundi 04 février, des pneus usagés étaient brûlés devant le siège du bâtiment administratif, sur le boulevard du 30 juin, par des grévistes chauffés à blanc, qui scandaient des slogans et chansons hostiles aux deux gestionnaires précités. L’agitation était à son comble et le spectacle digne d’un carnaval, avec  fanfare, vuvuzela, sifflets, casseroles, calicots et rameaux.


Comme si cela ne suffisait pas, des agents tournaient en rond avec un cercueil sur lequel étaient collées les effigies de Daniel Mukoko et Vicky Katumwa, symbole de leur « mise à mort » avant leur enterrement ».

La présence de la police (robots) avec des jeeps dans la concession
 de la SCTP était mal digérée par les grévistes, qui pensaient à une
 intervention sollicitée par leur hiérarchie. La situation a failli dégénérer quand des policiers ont tenté d’évacuer les pneus en feu. Dieu merci, les policiers ont finalement renoncé à leur initiative,
 laissant les manifestants déverser leur bile sur ceux qu’ils tenaient
 pour les responsables de leur clochardisation pendant 19 mois.

A ce stade, aucune démarche contraire ne pouvait les faire reculer
, sinon le départ sans condition du tandem Mukoko-Katumwa de la tête de cette grande entreprise, considérée sous Mobutu comme l’épine dorsale de l’économie congolaise avec plus de 26.000 agents et leurs
 dépendants.

Dans la foulée, l’on a appris que les grévistes ont adressé, en date
du 04 février 2019, à l’Inspectrice du Travail une lettre de désaveu
 du Bureau National de la délégation syndicale et la délégation
syndicale de la SCTP/S.A, accusés de collusion avec la haute direction.

S’exprimant sur Top Congo, Mukoko Samba a imputé la situation actuelle, qu’il a trouvée à sa nomination, à l’incapacité de la SCTP à générer des recettes à même d’éponger les dettes, de payer le personnel et de dégager des fonds pour le fonctionnement.

Jean-René Ekofo/Le Phare 


(TN/Yes)