La Banque centrale du Congo (BCC) entend  accompagner le gouvernement en cette année et s’engage à tout mettre en œuvre pour pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique, a souligné Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, gouverneur de cet Institut d’émission et président du Comité de politique monétaire (CPM), au cours de la 12ème réunion ordinaire tenue jeudi à Kinshasa, indique un communiqué de la BCC parvenu vendredi à l’ACP.

Pour le gouverneur de la BCC, il est attendu pour cette année, une accélération de la croissance économique de 5,6% avec un taux d’inflation de 8,9%, et un taux de  dépréciation de la monnaie nationale de 3,6%.

Le président du CPM a précisé qu’au plan national, l’activité économique s’est accélérée en 2018 par rapport à 2017, ce, grâce à l’impulsion des industries extractives, affirmant que le taux de croissance devrait se situer à 4,1% contre une réalisation de 3,7% et 2,4%, respectivement en 2017 et 2016.

Ce résultat, a-t-il souligné, traduit la confiance  exprimée par les chefs d’entreprises quant à l’évolution de la conjoncture en 2018 comparativement à l’année 2017.

Sur le marché des biens et services, M. Déogratias Mutombo a laissé entendre qu’il a été noté une forte décélération du rythme de formation des prix intérieurs en 2018, tout en précisant que le taux d’inflation , quasiment conforme à l’objectif à moyen terme de la BCC, résulte d’une bonne gestion de la liquidité bancaire et des efforts de coordination des politiques conjoncturelles, en dépit de relèvements des prix du carburant à la pompe, intervenus au courant de l’année 2018.

Concernant les finances publiques,  le président du CPM a fait remarquer que la situation provisoire des opérations financières de l’Etat révèle, en cumul annuel, un excédent de 46,05 milliards de FC en 2018. Cette situation tient d’une gestion efficace des ressources publiques dans un contexte de financement du processus électoral.

La stabilité du franc congolais  marquée par le marché des changes en 2018 

Pour ce qui est du secteur extérieur, M. Déogratias Mutombo a indiqué que la stabilité du franc congolais a marqué le marché des changes en 2018, avant de souligner qu’à fin décembre 2018, les cours indicatifs et parallèles se sont établis à 1.635,62 (mille six cent trente-cinq, soixante-deux cents) FC et 1.675,00 (mille six cent soixante-quinze) FC le dollar américain, accusant des dépréciations annuelles respectives de 2,65% et 3,55% contre 23,7% et 21,4% l’année d’avant.

Par ailleurs, les réserves de change se sont accrues de 39,2 millions USD, atteignant 883,2 millions d’USD, soit près d’un mois d’importations, contre 844 millions (3,5 semaines) une année auparavant.

S’agissant de la mise en œuvre de la politique monétaire en 2018, le président du CPM a fait savoir qu’elle a connu un assouplissement de son dispositif, le taux directeur étant passé de 20,0%  à 14,0% depuis le 10 avril 2018, suite au ralentissement anticipé de l’inflation  et des ajustements de fourchettes des bons BCC, soulignant que son encours global a atteint 42,5 milliards de FC, occasionnant une ponction annuelle de 7,2 milliards en 2018. Quant à la réserve obligatoire, les coefficients  ont été maintenus inchangés en 2018, a-t-il ajouté.

Au regard de l’évolution de la conjoncture nationale observée au cours du mois de janvier de cette année, et compte tenu du niveau d’inflation attendu en 2019, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel qui maintient le taux directeur  à 14,0% et les coefficients de la réserve obligatoire à 14% et 12% pour les dépôts à vue et à terme en devises, ainsi qu’à 2% et 0% pour les dépôts à vue et à terme en monnaie nationale.

La BCC entend poursuivre l’assouplissement de sa politique monétaire 

La même source affirme que la Banque centrale du Congo  entend poursuivre l’assouplissement de sa politique monétaire en  fonction des perspectives de l’inflation.

Selon le président du CPM, la croissance de la base et la masse monétaire sera comptable avec les cibles de la programmation monétaire. La BCC pourra ainsi tirer profit de l’émission éventuelle de Bons du trésor par le gouvernement en vue d’ intervenir sur  le marché secondaire à travers les opérations d’Open Market, a-t-il dit, avant d’ajouter que la réforme récente du code minier pourra lui permettre de maximiser l’offre interne des devises à  travers le rapatriement des recettes d’exportation, et d’accroitre sensiblement les réserves de change.

ACP 


(DNK/Yes)