C’est hier que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu public les résultats provisoires de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018, et déclarant Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi vainqueur. Ces élections attendues de tous n'auraient pas été possibles sans la détermination et l'engagement du président de la République, Joseph Kabila Kabange. Il aura, en contradiction avec la dynamique de la région qui veut que le président en exercice modifie la Constitution pour se maintenir, désigné son dauphin pour offrir au pays une passation du pouvoir dans la paix et dans la tranquillité.

Chose que n'ont jamais faite Paul Biya, Denis Sassous Nguesso, Idris Debby, Yoweri Kaguta Museveni, de même que le Rwandais Paul Kagamé, président en exercice de l'Union africaine, au pouvoir depuis des décennies. Et pourtant, ces élections devaient être organisées depuis 2016, année au cours de laquelle se terminait le mandant de Joseph Kabila. Mais plusieurs ont été les embuches sur le chemin de l'organisation des élections.

Pour un processus de paix paisible et acceptable de tous, et comme Kabila n'avait pas réussi à organiser les élections, il devenait impératif d'organiser une petite transition en vue de la gestion du pouvoir, avant la convocation de l'électorat. C'est ainsi que l'idée d'un dialogue inclusif va s'imposer et ce, après plusieurs tractations entre feu Etienne, Tshisekedi et le pouvoir en place.

Ainsi, le dévolu va tomber sur l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, avec espoir qu'il mettrait autour de la même table les fils égarés de la République démocratique du Congo. Ceci, pour une transition paisible et acceptable de tous. Une cérémonie officielle aura même été organisée à la Cité de l'Union africaine, pour non seulement aboutir à un accord entre partie prenante pour la bonne gestion de la transition, mais aussi analyser les défis logistiques, financiers et légaux dans l'organisation des élections.

Malheureusement, ce processus mené par le Togolais Edem Kodjo ne connaîtra pas long feu, suite à la farouche opposition de l'UDPS, à travers le sphinx de Limete qui ne s'est pas gêné de traiter le facilitateur de « grand Kabiliste ». Kodjo et les autres opposants qui avaient investi la Cité de l'Union africaine, et ayant promis de ramener d'autres opposants, notamment Etienne Tshisekedi, s'étaient enfin rendu compte de l'évidence : pas d'accord politique aussi longtemps que les pourparlers seront menés par l'ancien Premier ministre togolais.

Devant l'impasse, il fallait trouver une autre solution, afin de faire aboutir le processus électoral. Et ce, surtout que les raisons avancées par le pouvoir en place étaient motivées. A en croire le gouvernement, les différentes guerres d'agression imposées à la Rdc l'empêchait d'organiser des élections dignes. Ceci, parce tout l'argent était dédié à l'effort de guerre.

La CENCO entre en jeu 

C'est ainsi que la mission sera confié à la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), conduite par Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani. Celui-ci va conduire les assises avec l'appui de toute la classe politique; même de l'UDPS qui avait claqué la porte au dialogue de la Cité de l'Union africaine, pour aboutir à un Accord qu'on a qualifié de la Saint-Sylvestre, parce que signé le 30 décembre 2016. Cet accord va reprendre plusieurs principes importants, comme l'engagement pris- par le Président de la. République de ne pas se représenter, que la Primature serait confiée au rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement (RASSOP), dont le président du conseil des sages était Etienne Tshisekedi.

Cet Accord Va aussi consacrer la création du Conseil national de Suivi de l'Accord et du processus électoral (CNSA), avant de créer la Tripartite (Gouvernement, CENI et CNSA), pour faire une évaluation du processus électoral. Grâce à cet accord, il sera élaboré, un arrangement particulier considéré comme une sorte de mesure d'application de l'Accord. Et c'est à partir de là que le pouvoir est organisé en Rdc. Entre-temps, dans la fièvre de la mise en place des Institutions issues de cet Accord, le Garant de ce dialogue, Etienne Tshisekedi wa Mulumba va quitter la terre des hommes en février 2017.

Comme tout décès a toujours été non préparé, il va occasionner la scission du Rassemblement dont une aile sera à Limete, dirigé par Félix Tshisekedi et un autre à Kasa-Vubu, dirigé par Joseph Olenghankoy. Entre les deux Rassemblements, c'est celui dirigé par Olenghankoy qui va s'imposer et va engendrer un Premier ministre, Bruno Tshibala. Le même Rassemblement va placer Joseph Olenghankoy à la tête su CNSA. Et ce, au grand mécontentement de l'autre aile du Rassemblement.

Le 05 novembre -2017, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publiera le calendrier électoral qui va fixer les élections combinées présidentielle, législatives nationales et provinciales, au 23 décembre 2018 ; même si elles ont été renvoyées le 30 décembre de la même année.

Comme nous l'avons dit, tout ceci est arrivé, c'est en grande partie grâce à la détermination de Joseph Kabila de léguer à la postérité un pays dans la paix. Ainsi, si cette passation pacifique du pouvoir a lieu, ce sera une première fois que la Rd Congo aura une alternance au pouvoir paisible. Pour rappel en effet, au lendemain de l'assassinat de Patrice-Emery Lumumba en 1961, le président élu Joseph Kasa-Vubu sera chassé du pouvoir à la suite d'un coup d'Etat du Général Joseph-Désiré Mobutu. Chassé à son tour du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila en 1997, Mobutu va mourir au Maroc où il sera enterré, très loin de la Rdc, sa terre natale.

A son tour, Mzée Laurent-Désiré Kabila sera tué en 2001, par des ennemis de la paix, du progrès et du développement de la RDC. C'est ainsi que vint le président Joseph Kabila.

JMNK/L’Avenir 


(ROL/Rei/Yes)