Kinshasa, la capitale RD-congolaise, est réputée une ville des rumeurs. Mardi 8 janvier 2019, la rumeur sur la publication des résultats de la présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante - CENI - a fait le tour de la ville. Du coup, les commerces ont commencé à fermer. Dans la commune de la Gombe, centre des affaires et de l'administration publique, les portes ont fermé de toutes parts sans qu'on sache réellement pourquoi.

Les marchands et autres travailleurs ont quitté précipitamment la ville affluant les arrêts de bus pour rentrer chez-eux. Le mouvement de panique parti du centre ville a atteint toutes les 24 communes de la ville de Kinshasa. Tout le monde s'affairait à regagner la maison du moins pour ceux qui étaient en déplacement pour une cause et une autre.

Sur les lèvres des uns et des autres, on attendait dire: «la CENI va publier les résultats de la présidentielle cet après-midi. On ne voudrait pas être surpris par cette annonce hors chez-soi». Cette rumeur partie de bouche à l'oreille pour certains et au téléphone pour les autres a fini par se révéler fausse alors que la ville était déjà vidée de son monde.

«AfricaNews» a contacté le service de communication de la Centrale électorale pour savoir si la rumeur qui circulait était vraie et que la CENI allait incessamment publier les résultats de la présidentielle tenue le 30 décembre 2018 en combinaison avec les législatives et les provinciales. Et la réponse de ce service a été surprenante: «C'est une fausse alerte. Rien n'est prévu à la CENI aujourd'hui dans ce sens». Pour ce service, «la rumeur qui a fait le tour de la ville sur la publication imaginaire des résultats des élections ce mardi 8 janvier 2019 provoquant ainsi la panique au sein de la population kinoise relève de la pure désinformation et intoxication».

Report de la publication des résultats de vote 

Le dimanche 6 janvier 2019, la CENI avait reportée sine die la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre dernier. C'est ainsi qu'Emmanuel Ramazani Shadary du Front commun pour le Congo -FCC-, Martin Fayulu Madidi de Lamuka et Félix Tshisekedi Tshilombo du Cap pour le changement -CACH-, principaux favoris- à la succession du Président Joseph Kabila, ont retenu leur souffle. Le président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo, avait déclaré à la presse que son institution n'a pas pu publier les résultats des élections ce 6 janvier, évoquant le travail qui se poursuit dans le ramassage et la transmission des plis de vote dans les centres de compilation.

Pour justifier le report de la publication des résultats de la présidentielle, Nangaa a donné les statistiques de PV déjà ramassés et transmis. «Le taux qui était de 20% le 3 janvier et de 53% aujourd'hui. Je demande à l'opinion de garder la patience», a-t-il sollicité dimanche dernier. Ici, il n'avait pas fixé une date précise où les RD-Congolais devraient connaitre leur nouveau Président élu.

Au lendemain de l'organisation du triple scrutin dimanche 30 décembre dernier, chaque camp parmi les trois favoris revendique sa victoire. La Conférence épiscopale nationale du Congo - CENCO - qui a été reçue en audience par le Président Kabila le vendredi 4 janvier au Palais de la Nation avait, 48 heures avant, soit mercredi 2 janvier, donné un point de presse au cours duquel elle a affirmé détenir le nom du nouveau Président élu.

Quant aux missions d'observation électorale de l'Union africaine - UA - et de la Communauté de développement des pays de l'Afrique australe -SADC-, déployées en RD-Congo, elles ont publié leurs rapports préliminaires, appelant la CENI à publier les résultats conformes au vote exprimé par les RD-Congolais. Elles ont également appelé ceux qui ne seront pas proclamés élus à saisir les instances judiciaires compétentes en cas de contestation pour préserver la paix dans le pays. En attendant, tous les regards sont braqués sur la CENI, organe habilité pour organiser des élections et en publier les résultats provisoires. C'est depuis 2016 que le processus électoral en RD-Congo connait de report à chaque étape.

Octave Mukendi/AfricaNews 


(TN/TH/Yes)