Une poignée de jeune gens de la capitale sont descendus dans la rue lundi 7 janvier pour dénoncer les propos tenus par l’abbé Donatien Nshole en rapport avec les « révélations » des résultats de la présidentielles du 30 décembre dernier. Une occasion pour eux, de soutenir le candidat du front commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Ramazani Shadary qui, selon eux, «ne bénéficie d’aucun soutien de l’Eglise catholique, alors que celle-ci devrait être au milieu du village».

Recrutés parmi les étudiants, activistes de droits de l'homme, ces manifestants encadrés par la Police nationale congolaise, ont scandé des cris hostiles à l'endroit du Secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Selon ces jeunes kinois, lors de sa dernière intervention sur Radio France Internationale (RFI), l'abbé Nshole "a pris position pour un des concurrents à l'élection présidentielle".

« Une attitude qui n'est pas à encourager, surtout au moment où les Congolais attendent les résultats provisoires de la part de la CENI, la seule institution habilitée à fixer l'opinion nationale sur le nom du futur Président de la République", ont dénoncé les manifestants.

Partie de la Place Triomphale, cette marche des jeunes kinois anonymes est passée par l'avenue des Huileries pour déboucher au niveau du Rond-point situé sur cette artère, où les organisateurs de ladite manifestation ont lu une déclaration qu'ils ont tenu à remettre à la CENCO, à la CENI et aux autres institutions du pays.

Aux dires des manifestants, " l'heure n'est pas indiquée pour que quiconque puisse proclamer le vainqueur des scrutins du 30 décembre 2018 ". "Cette façon d'agir de l'abbé Nshole est une manière pour la CENCO d'inciter les Congolais au soulèvement alors que l'après élection devait constituer une occasion pour chacun de nous de mettre ensemble pour aider le futur chef de l'Etat élu à bien entamer son mandat en vue d'assurer le développement de la RDC".

Ces jeunes redoutent que les partisans du "candidat de l'abbé Nshole" se soulèvent au cas où celui-ci ne serait pas cité comme vainqueur de la Présidentielle. "C'est en ce moment-là que nous allons appeler le procureur général de la République à ouvrir un 
dossier judiciaire à l'encontre de ce prince de l'Eglise qui aura à sa charge les dommages qu'auront causés ceux qui descendront dans la rue au cas où les résultats de la CENI ne les satisferont pas".

En ce moment d'attente des résultats des élections combinées du 30 décembre, des appels au calme se multiplient aussi bien de la part des partenaires extérieurs de la RDC que du côté des organisations locales. Tous redoutent une escalade des violences après la publication du nom du nouveau Président élu.

Rachidi Mabandu/Forum des As 


(TN/CKS/Yes)